Mises entre parenthèses depuis deux ans en raison de la crise sanitaire, les traditionnelles cérémonies de vœux ont été remises en cause dans certaines villes pour cause de restrictions budgétaires, en grande partie liées à l'explosion des prix de l'énergie. En Bretagne, la plupart des communes ont quand même décidé de maintenir ces cérémonies, au nom du "lien social et de la convivialité".
Faut-il choisir entre cérémonie de vœux ou chauffage dans les écoles? Cette année, crise énergétique oblige, beaucoup de maires se sont posé la question. Avec l'inflation et notamment la forte hausse des dépenses énergétiques, ils doivent faire preuve de sobriété. Même symboliquement.
Oui, mais après deux années de suite où les cérémonies n'ont pu se faire qu'en "visio", crise sanitaire oblige, la plupart des maires estiment qu'il est important de se retrouver, avec les associations, les institutions, les acteurs de la vie locale.
"Il y a deux analyses possibles, explique Pierre Breteau, maire de Saint-Grégoire, près de Rennes, et président de l'association des maires de Bretagne. Soit on se dit qu'il est un peu indécent d'organiser une cérémonie de vœux alors qu'on traque le moindre euro dépensé sur d'autres postes. Soit on se dit qu'on a besoin de lien social et de convivialité après deux années de crise sanitaire et alors que les factures énergétiques augmentent".
Pierre Breteau admet qu'il ne s'est même pas posé la question pour sa commune de Saint-Grégoire.
De toute façon, la traditionnelle cérémonie des vœux, ce n'est pas un poste de dépense très élevé. À peine 30 à 40 centimes par habitant. À Saint-Grégoire, c'est entre 3 000 et 4 000 euros. Contre 50 000 euros de facture énergétique.
Pierre Breteau, maire de Saint-Grégoire (35) et président de l'association des maires de Bretagne
L’importance du rituel
Un point de vue confirmé par une consultation lancée par l’Association des petites villes de France auprès des maires concernés.
"Sur les 200 réponses que nous avons reçu, une majorité de communes s’apprête à maintenir cette cérémonie, explique André Robert, délégué général. Les maires partent du principe qu’après plusieurs années sans cet événement traditionnel, il y a un besoin de se retrouver."
Une convivialité nécessaire aux élus et aux habitants, mais dans la sobriété. "Ils vont faire simple, poursuit André Robert. Cela passera peut-être par la réduction des prestations de traiteur."
L'association préfère appeler l'Etat à mieux organiser le bouclier tarifaire concernant les factures énergétiques dans les logements sociaux.