Avec la crise énergétique, beaucoup s'interrogent sur l'intérêt de rénover son logement. Faut-il changer les fenêtres, refaire l'isolation, modifier le chauffage ? Pas facile de s'y retrouver dans les différents devis, aides et subventions... Quelques conseils avec l'association Soliha.
Votre facture d'électricité est de plus en plus salée ? La chaleur de votre foyer part par le toit, qui est mal isolé ? L'air frais entre par vos vieilles portes et fenêtres ? Dans ce contexte de crise énergétique, beaucoup s'interrogent sur les changements à opérer au sein de leurs logements.
Problèmes : les travaux de rénovation énergétiques coûtent cher. Des aides et subventions existent mais il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. D'autant que les sollicitations commerciales sont nombreuses.
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Comment éviter l'arnaque ?
Premier conseil : se renseigner avant de signer. Chaque logement a ses spécificités. Leurs habitants n'ont pas tous les mêmes budgets.
"On fait avant toute chose une analyse administrative en amont, explique Lucie Gardrel de l'association Soliha. On monte ensuite un projet qui est vraiment adapté aux besoins des personnes et qui tient la route au niveau technique et financier : un projet durable c'est ça le but."
Qui paie le conseil ?
Des partenariats ont été établis entre certaines communes et l'association. C'est le cas, au sud de Rennes, de la communauté de communes de "Bretagne Porte de Loire Communauté" : "L'idée, c'est de pouvoir offrir aux habitants le fait d'avoir un accompagnement de A à Z dans leur projet de travaux et d'avoir une réelle aide à la décision" complète Lucie Gardrel.
Objectif côté municipalités : améliorer l'habitat sur le territoire, en ciblant les foyers en précarité énergétique.
"Depuis plusieurs années, nous constatons que la peur de l’arnaque et la prolifération des régimes d’aide constituent une source d’incertitudes et de freins pour les ménages souhaitant se lancer dans une rénovation ou adaptation de leur logement" explique Vincent Minier, président de Bretagne Porte de Loire Communauté qui prend en charge l'accompagnement de Soliha. Une aide de 1.000 à 5.000 euros par logement peut ainsi être débloquée.
"Le public visé ce sont les publics modestes ou très modestes selon les plafonds de l'Agence nationale de l'habitat, précise Léna Strullu, chargée d'opérations Association Soliha. On prend le revenu fiscal de référence du ménage, le nombre de personnes qui occupent le domicile et ça nous donne des tranches qui nous permettent après d'avoir le taux de subventionnement."
Mais toutes les communes n'ont pas mis en place ce genre de programme. Dans ce cas, ce sont les particuliers qui paient eux-mêmes cette aide, qui doit ensuite leur faire faire des économies.
Économies à l'appui
Nous avons par exemple rencontré un ménage qui a bénéficié d’aides à la rénovation énergétique dans le cadre de l’Opah (opération programmée d’amélioration de l’habitat) menée par la Communauté de communes de "Bretagne Porte de Loire Communauté".
Conseillé gratuitement dans ses choix, il a bénéficié de 55% de subventions pour ses travaux. Le gain énergétique théorique est de 43% après travaux. "On se sent soutenu, et on sait où on va" témoigne Yvonne Chopin (voir la vidéo). À l’époque, "où il y a tellement d'arnaques de toutes sortes, il faut être très prudent."
Question de priorités
Autre conseil de l'association : définir un programme, faire des choix, des priorisations de travaux.
"Les budgets de rénovation énergétique sont assez conséquents, reconnaît Lucie Gardrel. Les ménages n'ont pas forcément les moyens de tout avancer. On peut étaler ces travaux sur plusieurs années. Certains peuvent avoir le droit à des avances de financement, des acomptes."
Des avances de financement parfois décisives. "Cela peut permettre aux personnes aux revenus les plus modestes de pouvoir quand même financer petit à petit leurs travaux et ne pas retomber dans un cercle infernal."
Ce sont en effet souvent les ménages les plus précaires qui sont courtisés. Ils n'ont pas les moyens de financer leurs travaux, mais se lancent dans l'espoir de faire des économies. Résultat : ils s'endettent pour des rénovations parfois pas optimales... Une spirale qui n'est avantageuse pour personne.