Comme des millions de Français, les députés sortants bretons ont appris la dissolution de l’assemblée nationale dimanche soir devant leur télévision. Comme pour Mickaël Cosson (MODEM) ou Erwan Balanant (Renaissance), ça a été la frustration et la stupéfaction. Mais rapidement, la plupart s’activent désormais pour lancer cette campagne éclair. Une liste de candidats a été publiée par la majorité présidentielle.
Depuis dimanche soir, il est plus que jamais au four et au moulin. Mickaël Cosson, 48 ans, député MODEM des Côtes d’Armor, a appris ce dimanche 9 juin la nouvelle de la dissolution de l’assemblée nationale, "comme tout le monde, devant la télévision".
Celui qui avait préparé et présenté au ministre concerné un rapport conséquent sur le logement pour tous évoque d'abord une "grande contradiction".
"Je me suis dit "ce n’est pas vrai, tout ce travail va être jeté à la poubelle. Et puis, la frustration passée, j’ai décidé de repartir au combat", précise-t-il
Dès aujourd'hui, je mets toutes mes forces et mon énergie pour que les Costarmoricains et les Français ne confient pas leur destin aux forces du déclin. Ce serait trahir nos valeurs et notre histoire. En tant qu'élu local et homme de terrain, j’y retourne pour porter votre voix. pic.twitter.com/cHJ99FYoD7
— Mickaël Cosson 2024 (@MickaelCosson22) June 10, 2024
Le député sortant affirme ne pas avoir hésité. "Au bout de deux ans, on comprend les rouages et on a envie de finir le travail", assène-t-il et parle déjà de "problèmes de pouvoir d’achat et d’insécurité", refusant de laisser la place au Rassemblement national. L’homme est déjà activement en campagne.
Une "stupéfaction" pour Erwan Balanant, député dans le Finistère
Erwan Balanant, lui aussi député Modem, dans la 8e circonscription du Finistère, parle de "stupéfaction" dimanche soir. Il n’a pas tergiversé longtemps non plus. "Je me suis dit qu’il fallait repartir au combat. Il faut que je l’emporte".
🟠Je suis candidat aux élections législatives de la 8e circonscription du Finistère.
— Erwan Balanant (@erwanbalanant) June 10, 2024
Pour la justice sociale, l'écologie, l'humanisme.
Pour notre démocratie.
Rendez-vous les 30 juin et le 7 juillet prochains. pic.twitter.com/1heBbhn5XQ
Il est plus habitué aux rouages de l'assemblée nationale car il occupe cette fonction de député depuis 2107. Il y a fait passer une loi sur le harcèlement scolaire. Il parle déjà comme un candidat en campagne. "L’enjeu est de dresser un bloc démocratique contre les extrêmes".
Rendre son badge, licencier les collaborateurs
La dissolution de l’assemblée sera effective au 17 juin. Chaque député a reçu un mail, "nous informant qu'il fallait libérer le bureau avant le 18 juin, licencier ses collaborateurs, rendre l’ordinateur, le badge, etc.. », raconte Mickaël Cosson, avant d'adresser un petit tacle à certains hauts fonctionnaires. :"On ferait mieux de remanier les hauts fonctionnaires. Eux vont rester en place, pas les élus".
Nous avons reçu dès le lundi 10 juin un message nous informant qu'il fallait libérer notre bureau à l'assemblée nationale avant le 18 juin, licencier ses collaborateurs, rendre l’ordinateur, le badge, etc..."
Mickaël Cosson, député sortant de la 1e circonscription des Côtes-d'Armor
Erwan Balanant peut compter sur le soutien de ses désormais ex-collaborateurs. Ils vont l’aider pour cette campagne éclair. "On travaille déjà sur le slogan, sur les tracts, tout. Je suis déterminé à porter mes convictions », affirme-t-il, reconnaissant que sa campagne ne sera pas la même qu’il y a deux ans.
"On fait aussi campagne en fonction de l’actualité", précise celui qui était à la tête de la commission sur les violences commises dans les milieux artistiques et les médias.
Pas le temps de penser à la vie d'après
Ces députés sortants repartent donc sur le terrain de façon imprévue, sans faire de projets pour l’après-élection.
Mickaël Cosson tout comme Erwan Balanant savent qu’ils n’ont aucune assurance d’être réélu. "Je ne me projette pas", confie le premier.
L’heure est à la campagne électorale. Et il n’y a pas de temps à perdre. Une "première vague" de candidats, députés sortants, est déjà sortie pour la majorité présidentielle en Bretagne.
Côtes-d’Armor
• 2e circonscription : Hervé BERVILLE
• 5e circonscription : Éric BOTHOREL
Finistère
• 1ère circonscription : Annaïg LE MEUR
• 3e circonscription : Didier Le GAC
• 4e circonscription : Sandrine Le FEUR
• 5e circonscription : Graziella MELCHIOR
• 7e circonscription : Liliana TANGUY
Ille-et-Vilaine
• 2e circonscription : Laurence MAILLART-MEHAIGNERIE
• 5e circonscription : Christine LE NABOUR
Morbihan
• 3e circonscription : Nicole LE PEIH
• 5e circonscription : Lysiane METAYER
• 6e circonscription : Jean-Michel JACQUES