La réutilisation des eaux usées traitées: une solution pour lutter contre la sécheresse ?

Le Carrefour des gestions locales de l’eau se tient à Bruz (Ille-et-Vilaine) ces 29 et 30 juin. Cet évènement national regroupe 400 exposants, tous acteurs du monde de l’eau. La réutilisation des eaux usées traitées est une des grandes thématiques de ce salon. Elle serait une des solutions à la pénurie qui s’annonce.

 

Alors qu’une bonne partie de la Bretagne est en alerte sécheresse, la réutilisation des eaux usées traitées, appelée REUT, est une question centrale du carrefour des gestions locales de l’eau, l'évènement national des acteurs de l'eau qui s'est tenu à Bruz ces 29 et 30 juin 2022.

 

En France, moins de 1% des eaux usées traitées sont réutilisées

Aujourd’hui en France, moins de 1% des eaux usées traitées sont réutilisées. Tout le reste est rejeté dans le milieu naturel après leur passage en station d’épuration. pourtant d'autres pays européens réutilisent jusqu'à 14% de leurs eaux usées traitées.

 

En Bretagne seules 9 stations d’épuration sont aujourd’hui autorisées à livrer une partie de leurs eaux usées. C’est le cas à Mauron près de Ploërmel où les eaux usées traitées sont utilisées pour irriguer des champs de maïs.

 

Une réglementation stricte, trop stricte selon les industriels.

L'utilisation des eaux usées traitées est strictement encadrée par la loi. Jusqu' ici seule l’irrigation de cultures destinées au bétail, ou d'espaces verts, comme les golfs était autorisée.

Depuis mars dernier, un décret du gouvernement autorise de nouveaux usages des eaux usées traitées, auparavant interdits, notamment pour les usages urbains comme le lavage de voirie, l’hydrocurage des réseaux, mais aussi pour la recharge de nappe.

A Lamballe, la coopérative de l’agro alimentaire Cooperl expérimente le nettoyage de ses camions avec les eaux usées traitées. L'entreprise estime ainsi économiser 350 000 m3  d'eau potable par an.

Pour le président de l’Union nationale des industries et entreprises de l’eau, la règlementation est encore trop stricte et fait peser trop d’incertitudes sur l'avenir pour les investisseurs. « On a du mal à industrialiser les solutions car les maîtres d’ouvrage risquent de ne pas avoir les autorisations. Ici, on a 500 entreprises prêtes à travailler sur ce sujet mais la réglementation est trop incertaine » clame l'ancien cadre de Suez.

Cette position est partagée et réclamée haut et fort par l'association bretonne des entreprises agroalimentaires.

La prudence des associations et des autorités 

Les associations ne sont pas opposées au principe de réutilisation des eaux usées traitées, bien au contraire. Elles estiment cependant que la priorité doit être donnée aux économies d'eau et à la surveillance de la qualité des eaux usées traitées. Car le risque sanitaire existe toujours.

Une position partagée par l'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail qui n'a pas estimé possible de conclure à l’absence totale de risques chimiques et microbiologiques liés à la réutilisation des eaux usées traitées

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