Sommes nous encore nombreux à parler breton ou gallo ? Une enquête lancée par la Région a tenté de répondre à cette question. Le résultat est globalement rassurant. La baisse régulière du nombre de locuteurs semble avoir été enrayée.
L'enquête commandée par le conseil régional a pour objectif, selon la Région, de mieux connaître la situation pour mieux aider les langues de Bretagne que sont le breton et le gallo. Cette enquête sociolinguistique a été menée au printemps dernier auprès de 8 162 personnes sur les cinq départements de la Bretagne historique.
Les résultats de cette enquête conforte la Région dans sa volonté et dans sa politique engagée en faveur du breton et du gallo. Chaque année, c'est 6 millions d'euros consacrés au breton et 300 000 au gallo.
Les principaux enseignements de cette étude :
Stabilité du nombre de locuteurs
La bonne surprise de cette étude, selon les chiffres annoncés par la Région, c'est que le nombre de personnes à savoir parler le breton est resté stable ces dix dernières années. Sur les quelque 8 000 personnes sondées, 5,5% parlent breton, soit l'équivalent de 207 000 locuteurs au niveau des cinq départements, un chiffre similaire au dernier sondage de 2007.Pour le gallo, cette langue romane parlée à l'est de la Bretagne, 5% des sondés disent la pratiquer, ce qui représente 191 000 locuteurs. Un chiffre qui peut surprendre lorsque 40% des interrogés déclare ignorer son existence.
Chacune des deux langues reste surtout pratiquée dans son territoire historique.
Le breton, on sait le parler mais on le pratique peu
Comme le précise Fañch Broudic, sociolinguiste, spécialiste du breton, "déclarer savoir parler le breton ne veut pas dire qu'on l'utilise. Le taux de ceux qui le connaisse sans s'exprimer dans la langue a doublé depuis 2007 (la dernière étude, ndlr) et représente maintenant 1 locuteur sur 5".Une population vieillissante de locuteurs
La population qui connaît le breton vieillit. 79% des locuteurs ont plus de 60 ans, ce qui est inquiétant pour l'avenir de la langue. Dans le même temps, les jeunes qui le savent, eux, l'utilisent. Ils communiquent en breton au quotidien de diverses façon.Un attachement fort à la langue
Les trois-quart des sondés veulent que le breton soit davantage enseigné dans les écoles. Un tiers des Bretons aimeraient ou aurait aimé que ses enfants sachent le breton (33%), alors qu'en réalité, seuls 5% des enfants suivent un enseignement du breton à l'école.32% sont favorables à plus d’enseignement du gallo dans les écoles (même si l’apprentissage se fait essentiellement par les ascendants).10% aimeraient également que leurs enfants connaissent le gallo.