Langues régionales. Les défenseurs de la langue bretonne crient victoire après un vote "historique"

Les défenseurs de la langue bretonne se réjouissent de l'adoption au parlement, jeudi 8 avril, de la loi en faveur des langues régionales. Un texte législatif nécessaire pour la survie du breton, selon eux.

"On a ouvert une bouteille de champagne !". C'est ainsi qu'hier, Claude Nadeau, fondatrice de l'école Diwan de Paris a célébré l'adoption de la loi en faveur des langues régionales à l'Assemblée nationale. Un vote historique, puisque la majorité des députés s'y sont montrés favorables.

"C'est génial cette union sacrée entre les partis politiques et les différentes régions, pense-t-elle au lendemain du vote. Il y a un vrai besoin commun de faire avancer les droits des langues régionales." 

Selon cette militante de la culture bretonnante, "la loi pose un cadre. Nous ne serons plus attaqués." Constat partagé par Nil Caouissin, porte-parole du parti politique l'Union démocratique bretonne : "L'idée que le breton n'est plus une menace pour la langue française est enfin acceptée, et ça, c'est une vrai reconnaissance."

"L'adoption de la loi Molac a été un vrai parcours du combattant. Il est rare que le Parlement français adopte une telle loi."

Nil Caouissin, porte-parole du parti politique l'Union démocratique bretonne

En France, "des dizaines et dizaines de projets de loi sur les langues régionales", n'avaient pu aboutir auparavant, se souvient Bernard Le Roux, président du conseil culturel de Bretagne et ancien rédacteur en chef d'émissions en breton sur France 3 Bretagne. 

"Ce vote est donc une grande satisfaction, poursuit-il. On ne peut que se féliciter que la République française légifère enfin sur les langues régionales. Ce n'est pas une loi qui contraint, c'est une loi avec des avancées importantes notamment sur l'immersion et le forfait scolaire". 

La transmission du breton par la culture

Sur les 200 000 bretonnants actuels, la plupart a plus de 70 ans. "Le nombre de bretonnants va chûter dans vingt ans. Aujourd'hui, la transmission familiale existe mais elle est faible."Il faut préserver ce patrimoine, on est à un moment charnière", alerte Claude Nadeau. "Il faut agir vite !"

Selon Bernard Le Roux, autrefois, "le breton s'apprenait en famille, à l'oral principalement alors qu'aujourd'hui, il se fait aussi à l'écrit", mais surtout grâce à la culture. "Les gens qui transmettent le breton vont continuer à chanter, à faire du théâtre...", estime-t-il. On ne sauve pas une langue si elle n'est pas culturelle."

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