Brest, Rennes, Lannion, Plouguerneau, Quimper, Saint-Brieuc ou encore Morlaix au diapason, ce vendredi midi, avec cette action commune des théâtres occupés. Baptisée "Vendredi de la colère", l'opération vise à "montrer au public la réalité de ce que sera un festival assis cet été".
Sur la place de la Liberté, à Brest, dans le Finistère, des chaises ont été installées, à bonne distance les unes des autres, face à une scène. Le public, masqué, est invité à... s'asseoir. Un haut- parleur diffuse, en boucle, un message de respect du protocole sanitaire. "Merci de rester assis. Il est interdit de danser, de boire, de manger, de fumer pendant l'animation". La voix est monocorde. "Voilà à quoi va ressembler l'été des festivaliers. C'est absurde !" soulignent les occupants du Quartz, à l'origine de cette démonstration brestoise.
"Précarisation de la culture"
Relayée par tous les théâtres occupés de Bretagne, cette action nationale baptisée "Vendredi de la colère" vise à "montrer au public la réalité d'un festival assis". A Rennes, du côté de l'Opéra occupé, l'opération se déroule au diapason de celle menée à Brest, Lannion, Quimper, Plouguerneau ou encore Morlaix, mais ici, les chaises resteront vides.
#Rennes Action symbolique. Des chaises vides sur la place de la mairie pour illustrer le protocole sanitaire imposé aux festivals de l’été. Occupation Opéra de Rennes. pic.twitter.com/ohc9Tu3dR8
— Krystel Veillard (@Veillardk) April 2, 2021
Echaudés par l'intervention de la police, la veille, lors de leur agora, les occupants de l'Opéra de Rennes ont toutefois tenu à maintenir leur participation à ce "Vendredi de la colère". "Nous racontons le pourquoi de cette installation silencieuse, explique Romain, intermittent du spectacle et membre de la CIP-Bretagne (coordination des intermittents et précaires). A l'origine, nous voulions inviter les gens à s'installer dans le cadre d'un protocole sanitaire strict qui sera celui des festivals cet été, mais avec le serrage de vis de la police hier, nous ne pouvons plus nous exprimer".
Dans un communiqué, les occupants de l'Opéra rappellent que "le simulacre des festivals qui seront organisés cet été est un leurre. De quoi nous faire patienter, avaler la pilule et donner l’espoir aux milieux du spectacle et de l’événementiel que cet été, il sera possible de travailler normalement. Pour faire croire à l’opinion publique que notre activité à repris. Mais non ! Ces mesures sont irréalistes".
Depuis un mois, les théâtres bretons sont occupés par les professionnels de la culture qui réclament la réouverture des salles de spectacles mais aussi la prolongation de l'année blanche obtenue de haute lutte par les intermittents en 2020. "Nous voulons vivre de nos métiers" disent-ils. Ils dénoncent "la précarisation" du secteur culturel.