En 2017, lors des précédentes élections législatives, la République en marche avait remporté 24 des 27 circonscriptions bretonnes. Qu’en sera-t-il le 19 juin ? A l’issue de ce premier tour 2022, le sort de plusieurs députés sortants est incertain.
Dans plusieurs circonscriptions bretonnes, la NUPES est venue bousculer la REM. C’est notamment le cas à Rennes où Florian Bachelier, le député sortant investi par la République en marche, est largement devancé par le candidat de la NUPES, Mickaël Bouloux qui recueille 43,68 % des voix.
Avec 33,31% des suffrages, Florian Bachelier, premier questeur à l’Assemblée nationale, a perdu 3 000 voix par rapport à 2017.
Dans la circonscription de Rennes-Bruz, Frédéric Mathieu de la NUPES amasse 37,25% des voix devant Hind Saoud, ancienne élue socialiste de Rennes, investie par la majorité présidentielle, 33,65%.
A Redon, Mathilde Hignet 32,61% des voix est également devant Anne Patault, 29,78%.
A Saint-Brieuc, Marion Gorgiard de la NUPES vire en tête avec 27,49% des voix devant Mickaël Cosson, le maire d’Hillion qui partait sous les couleurs d’En marche. Il totalise 24,81% des suffrages.
A Guingamp, la NUPES Murielle Lepvraud pointe devant le député sortant, Yannick Kerlogot, 27,21% contre 25,93.
Les divisions de la majorité présidentielle ont aidé la NUPES
Dans la 2ème circonscription du Finistère (Brest-centre), avec 31, 91 % des suffrages, Pierre-Yves Cadalen, le candidat de la NUPES termine largement devant le député sortant Jean-Charles Larsonneur (15,61 %). Au cours de son mandat, ce dernier avait quitté le groupe En marche à l’Assemblée nationale pour rejoindre le groupe Agir. "Le côté caporalisé, à voter des textes comme des automates, m’a vraiment posé problème", expliquait-il alors.
La République en marche avait donc choisi de donner son investiture à Marc Coatanéa. L’homme obtient 13,57% des suffrages. Difficile de savoir comment se fera le report des voix entre les deux hommes ? Pierre-Yves Cadalen pourrait bénéficier de la division de la majorité présidentielle.
A Lorient, dans le Morbihan, Damien Girard de la NUPES bénéficie lui aussi de la division de la macronie. L’écologiste rassemble 31,47% des électeurs derrière sa candidature. Il sera opposé à Lysiane Métayer, investie par En Marche qui a réuni 22,96 % des voix. Ronan Loas, le maire centre-droit de Plœmeur, dissident de la majorité présidentielle termine troisième avec 21,41% des suffrages. L’attitude de ses électeurs pourrait ou non permettre à la REM de conserver la circonscription.
Des hommes forts affaiblis ?
A Carhaix-Châteaulin, dans le Finistère, Richard Ferrand, la République en marche, arrive en tête de ce premier tour avec 33,6% des suffrages, soit à peine 0,3% des voix de moins qu’en 2017.
Mais cette fois, le président de l'Assemblée nationale fera face à la socialiste Mélanie Thomin qui a remporté 31,91% des voix. En 2017, il s’était imposé face à une candidate de droite. Est-ce que cela peut changer les choses ? Réponse dans quelques jours.
Saint-Malo peut-elle échapper aux Républicains ?
Alors que les candidats de la REM ont parfois souffert dans des circonscriptions traditionnellement ancrées à gauche, la majorité présidentielle pourrait faire douter la droite. A Saint-Malo, la marcheuse Anne Le Gagne vire en tête de ce premier tour avec 28,37% des voix devant le député sortant Jean-Luc Bourgeaux qui ne concentre que 25,42% des suffrages.
Evidemment, être en tête au premier tour ne présage en rien des résultats du second. Tout peut arriver, les reports de voix, l’abstention., la campagne cette semaine peuvent encore tout modifier et la majorité présidentielle dispose d'une réserve de voix sans doute bien plus confortable que la NUPES puisqu'elle espère séduire à la fois le centre droit et le centre gauche.