La mairie de Ploërmel (Morbihan) et l'évêché de Vannes envisagent plusieurs options pour sauvegarder une croix surplombant une statue de Jean-Paul II. Le retrait a été ordonné par la justice.
"Je veux gérer cette problématique dans le calme et la sérénité", a déclaré le maire (LR) de Ploërmel Patrick Le Diffon. "On peut soit déplacer légèrement la statue dans un espace privé, soit déclasser la parcelle" sur laquelle la statue est implantée, a-t-il détaillé.Fin octobre, le Conseil d'État a ordonné le retrait de la croix qui surplombe l'édifice dans un délai de six mois, au nom de la loi de 1905 qui interdit "d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux" dans un "emplacement public".
Installé sur un parking de Ploërmel (9 000 habitants), le monument, qui culmine à 7,50 mètres de haut, a été contesté avant même son édification le 9 décembre 2006, 101 ans exactement après la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l'État.
"Si je l'enlève, on s'expose à des émeutes. Il y a un climat passionnel sur le sujet, certains sont prêts à sortir les fourches", a mis en garde le maire.
Solutions ?
Une des solutions consisterait ainsi à déplacer la statue de "20 ou 30 mètres" pour la placer sur le terrain du collège privé catholique Le Sacré-Coeur, qui jouxte la place sur laquelle elle est installée. Une autre option serait de vendre la parcelle à une école privée située elle aussi à sa proximité immédiate.
"Les deux options sont tout à fait envisageables. Ça avance très bien", a affirmé M. Le Diffon, qui a précisé que des représentants de la mairie et de l'évêché s'étaient rencontrés mercredi pour évoquer le sujet. Contacté par l'AFP, l'évêché de Vannes n'a pas donné suite.
"Récupération politique"
Par ailleurs, une manifestation pour le maintien de la croix est organisée dimanche à 15 h par le collectif "Touche pas à ma croix", dont le porte-parole est le secrétaire départemental du parti Debout la France. Les élus locaux du Front national ont annoncé leur intention d'y participer.
"Nous condamnons cette récupération politique minable, dérisoire et scandaleuse de la part de gens qui n'ont aucune légitimité à le faire et nous déconseillons à nos amis d'y participer", a lancé l'ancien maire de Ploërmel Paul Anselin (divers droite), qui est à l'origine de la statue. "Ça porte préjudice à la cause", a insisté l'élu.