Le nombre de parcs solaires photovoltaïques augmente modérément depuis 2010. Le projet de Radenac s'apprête à battre celui de Baud, actuel plus gros parc breton. La plupart des projets concerne des particuliers et notamment des exploitations agricoles comme celle d'Aymeric Blond, à Baden.
"Nous avons gommé 50 % de notre facture d’électricité" estime Aymeric Blond, maraîcher bio à Baden. L’an passé, il a installé dix-huit panneaux solaires photovoltaïques sur le toit de son hangar agricole. Les panneaux de 20 kg produisent chacun 330 watts, soit une production de 6.000 watts/an.
Aymeric Blond est plus que satisfait de son investissement : il fait des économies et produit ses fruits et légumes bio grâce au soleil. "La production d’énergie sert à alimenter la chambre froide où je stocke la marchandise et la pompe à forage, pour la serre" explique-t-il.
En plus des activités maraîchères, la famille Blond fait également chambre d’hôte. Si les panneaux solaires n’ont pas été assez alimentés en soleil la journée, les hôtes pourront-ils bénéficier d'une douche chaude au réveil ? "Il faut installer une horloge sur le panneau électrique pour que le cumulus fonctionne à certaines heures" indique Raoul Feutrie, gérant de la société Circuit Court Energie, à son client.
Le solaire photovoltaïque : accessible à tous ?
Ce professionnel est témoin de l’engouement des Bretons pour le solaire photovoltaïque. Les rendez-vous pleuvent sur plusieurs mois. "Les sensibilités évoluent. Le coût d’une installation est accessible et lorsqu’on propose un plan de consommation d’électricité personnalisé, les gens sont satisfaits."
Exploitation agricole, entreprise, collectivité, particuliers : tout le monde peut produire sa propre électricité
A l’Oasis de Baden, le coût d’installation des panneaux a été estimé à 8.000 euros. Un investissement à l’achat qui sera rentabilisé dans sept ans. Ensuite, les panneaux ont une durée de vie moyenne de 20 à 30 ans. Au final, la famille Blond est gagnante.
Alimenter des villes en énergie solaire
La Bretagne n’est certes pas la région la plus ensoleillée de France (18ème au classement), mais elle a du potentiel. C’est, du moins, ce que se sont dit les maires de Radenac et Pleugriffet, Bernard Le Breton et René Jegat, il y a douze ans.
Les deux élus ont oeuvré pour qu'un projet de centrale photovoltaïque voit le jour sur leur commune. En 2018, leur dossier est finalement retenu par le ministère de la Transition écologique, après dix ans de bataille administrative, mais pas que.
"Les associations environnementales sont venues nous embêter considère Bernard Le Breton. Nous avons dû décaler le projet d’un an par rapport à des études âgées qu’ils souhaitent voir mises à jour."
Dans le contexte climatique actuel, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Tout le monde doit se saisir des thématiques environnementales !
38.000 panneaux vont recouvrir, d’ici la fin de l’année 2021, les terrains industriels d’une ancienne sablière. 8.000 habitants bénéficieront de l'électricité sur les deux communes. Cela fera du site de Radenac et Pleugriffet le plus important de la région, après celui de Baud.
Une hausse modérée du parc solaire photovoltaïque breton
Actuellement, 22.323 unités de production photovoltaïques produisent de l'énergie solaire en Bretagne. La plupart des projets de solaire photovoltaïque sont des projets domestiques. Malgré une croissance des contributions des bioénergies et du solaire photovoltaïque à la production électrique régionale depuis 2010, l’éolien terrestre reste la première source de production d’électricité en Bretagne.
La Région Bretagne souhaite produire environ 3.150 Gwh en énergie solaire photovoltaïque d’ici 2040, soit huit fois plus qu’aujourd’hui, selon les objectifs du Schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité du territoire.
En 2019, le parc régional solaire photovoltaïque représentait seulement 2.5% du parc national et selon l'Observatoire de l'environnement en Bretagne, "la filière photovoltaïque se développe de manière constante mais modérée en Bretagne." Du chemin reste à parcourir avant d'atteindre les objectifs prévus par la Région.