Lorient : les entreprises d'alimentation animale doivent jongler avec le blocage du port

L'opération "port-mort" a repris ce mercredi, dans les ports français, dont Lorient. Des blocages entamés depuis le mois de décembre, qui ont des conséquences pour les entreprises, qui attendent les cargaisons des bateaux. Les fabricants d'aliments pour animaux en particulier.

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Depuis le mois de décembre et le démarrage du mouvement contre la réforme des retraites, le personnel portuaire, dont les dockers et les grutiers, opèrent régulièrement des actions dans les ports français. A Lorient, depuis début janvier, c'est "opération port mort" trois jours par semaine. Cette semaine, les trois journées de blocage sont celles de la fin de semaine, mercredi, jeudi et vendredi.  
 


Le déchargement des bateaux touché par les blocages


Alors les autres jours de la semaine, pour pallier ces blocages, les déchargements des bateaux à quai, arrivés d'Amérique du sud ou d'Europe de l'est par la Mer Noire, s'opèrent sans discontinuer. Des bateaux remplis de tourteaux de soja, de tournesol, ou de produits issus du maïs, tous destinés à l'alimentation animale, le gros de l'activité du port de Lorient. De la matière première stockée sur le port avant d'être transportée chez les fabricants d'aliment.

Ainsi ce mardi, 6 300 tonnes de marchandises ont été livrées. C'est plus du double d'une journée moyenne. Cadences de déchargement accrues, immobilisation plus importante des navires, et puis les temps d'attente des bateaux dans la rade s'allongent
. Autant de conséquences qui impactent les entreprises, qui travaillent sur le port.
 
 

Répercussion chez les fabricants d'aliments pour animaux 


Les répercussions se font également sentir chez les fabricants d'aliments, dépendants pour 20% de leurs besoins en matières premières, du trafic portuaire, ce qu'explique Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, fédération des 15 entreprises bretonnes du secteur. "Nous avons un approvisionnement par voie ferroviaire, routière et maritime par les ports de Lorient et de Montoir globalement sur 5 à 6 jours par semaine, mais aujourd'hui avec ces blocages, de 2 à 3 jours par semaine, nous sommes vraiment toujours en limite de rupture de matières premières, avec le risque de ne pouvoir honnorer les commandes des éleveurs, qui doivent eux nourrir leurs animaux tous les jours." Et notamment en cette période hivernale.
 

Seulement 2 à 3 jours de stockage dans les entreprises 


Ces usines de production d'aliments ne disposent sur leurs sites que de 2 à 3 jours de stockage de ces produits importés, arrivées d'Europe ou de plus loin. En revanche, elles ont les capacités nécessaires pour les productions locales, qui représentent l'essentiel (80%) de leurs matières premières, c'est à dire des céréales, blé, orge, avoine, maïs, mais encore du tritical, du colza, du tournesol. 

Ces 15 sociétés bretonnes produisent 10 millions de tonnes d'aliments complets et de matières premières par an, soient 50% de la production nationale. Elles tendent d'année en année à réduire la part d'importation, mais ne sont pas encore parvenues à s'en passer pour garantir un équilibre alimentaire aux animaux d'élevage. 
  

Le travail d'une semaine en deux jours


Si tous les élevages ont pu être approvisionnés jusqu'à maintenant, c'est en faisant le travail d'une semaine en deux jours, des rotations des camions de livraisons plus nombreuses, des amplitudes horaires plus grandes, des samedis travaillés... Les commandes des éleveurs peuvent aussi être "coupées", en ne fournissant qu'une partie des quantités demandées, pour que tous les élevages puissent être livrés. Et puis à la marge, les recettes des aliments peuvent être un petit peu modifiées pour y incorporer moins de matières importées. Du jongage au quotidien pour assurer l'alimentation du bétail, des volailles, ou des cochons de nos exploitations.


 
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