Gourin conforte ses liens avec l’Amérique du Nord avec une nouvelle statue de la Liberté

Attendue comme le messie par la population gourinoise, la statue confinée à Paris, a pris ses quartiers ce mercredi matin. Un bel aboutissement pour l’association Bretagne TransAmerica, porteuse du projet. Un symbole de taille en hommage à l’émigration bretonne Outre-Atlantique.

Ce mercredi 24 juin, entre 9 h et 10 h, la statue a été installée en toute discrétion, sur la place de la Victoire. "L’événement n’a pas été ébruité, ni médiatisé pour des raisons de sécurité, à la demande de la mairie", reconnaît Jean-François Baudet, le président de l’association.

Elle remplace désormais une petite réplique de la statue new-yorkaise, réalisée en résine composite, qui trônait depuis 1986. Trop sensible aux aléas climatiques, elle n’était exposée que l’été pour la protéger.  

Sur sa faim, l’association a profité d’un emplacement qui se libérait, dans un îlot en construction, pour envisager la construction d’une réplique plus solide et durable.

Deux ans plus tard, c’est l’aboutissement ! La nouvelle statue prend ses quartiers.

"J’avais les larmes aux yeux ! Je n’en ai pas dormi de la nuit. Je l’attendais, depuis 5 heures, ce matin ! ", s’émeut Christiane Jamet, vice-présidente de l’association Bretagne TransAmerica.

"Cette femme, symbole de la liberté, est si belle. J’ai eu la chance de l’apercevoir, depuis le paquebot sur lequel j’étais, en 1954, lors de notre arrivée à New-York. Un moment inoubliable! "

 

Un vent de liberté pour les Gourinois

 

Christiane, qui a la double nationalité franco-américaine, avait choisi les Etats-Unis, comme terre promise.

Avec quatre de ses sœurs, elle a créé un salon de coiffure à New-York, dans le sillage d’un grand-père et d’un oncle. "On était parrainées. La voix était toute tracée." Elle y a vécu la moitié de sa vie et son attachement à cette seconde patrie est très fort.

En tout, plus de 100 000 bretons du Centre-Bretagne ont emprunté le même chemin, entre la fin du 19ème siècle et les années 70, par vagues successives. Nombre d’entre eux s’y sont installés définitivement, alors que d’autres retournaient au pays. Avec le même espoir d’y faire fortune et une vie meilleure.

Gourin et les communes avoisinantes ont massivement participé à cette aventure. Gourin est devenue la patrie bretonne des "oncles d'Amérique".

Alors, pour marquer ces liens indélébiles, rien de tel qu’une statue de la Liberté, comme là-bas, de l’autre côté de l’océan. Pour les cousins d’Amérique, unis par la grande Histoire.

"Ici, à Gourin, on souhaitait aussi une statue pour fêter les bretons, de retour au pays" affirme Jean-François Baudet, le président de l’association.

 

Un élan populaire pour ce projet de longue haleine

 

Le projet était ambitieux ! Il fallait à l’association Bretagne TransAmerica réunir la somme conséquente de 77 000 euros pour concrétiser la construction et l’installation d’une telle statue :

Une belle dame de 450 kilos et de 3 mètres de haut environ, en bronze ciselé et patiné, avec la flamme en bout de bras. Entre le moule et la fonderie, le travail était d’ampleur.

La statue a été moulée dans les Musées nationaux de Paris.  

"Mais, le moule trop dégradé a dû être refait, ce qui a eu un coût important"  reconnaît le président. "Tout a été fait dans les règles de l’art."

C’est une copie conforme de celle des jardins du Palais du Luxembourg à Paris. La fonderie Chapon de Bobigny a réalisé la statue.

Des étapes suivies de près par l’association.

Le modèle avait été réalisé par le sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi. Il a fallu financer tout ce travail d’orfèvre et dénicher 66 000 euros pour sa réalisation. Le conseil départemental du Morbihan et le Conseil Régional ont mis la main à la pâte, avec une enveloppe de 8000 euros pour le premier et de 5000 euros pour le second.

Pour le reste, un appel aux dons a été lancé en juin 2019 et a duré 3 mois sur la plateforme de financement participatif kengo.bzh

 

330 personnes se sont manifestées, des donateurs plus ou moins généreux, dont les noms seront inscrits, en remerciement, sur un mur du château de Tronjoly.

"Nous sommes très fiers de ces dons !" se réjouit l’heureux président. "Cela prouve que les gourinois et les bretons d’ailleurs se sont appropriés le projet !"

Un projet porté par la population, comme le fut l’offrande de la statue de la Liberté, jadis, aux Etats-Unis.

"Il est encore temps de faire un don ! Nous avons besoin d’argent pour financer la fabrication de panneaux trilingues, français-anglais-breton, pour expliquer le pourquoi de cette statue. Il suffit de s’adresser à la mairie" ajoute Christiane Jamet.

 

Un bel épilogue !

 

La statue a été installée avec trois mois de retard. "Mais, finalement, cela tombe bien, aujourd’hui" reconnaît Jean-François Baudet. "C’est la Saint-Jean. Au Québec, c’est la fête nationale. Un beau symbole et clin d’œil pour les bretons du Canada !"

Elle devrait être inaugurée et dignement fêtée, l’automne prochain. Tous espèrent bien que le Covid-19 ne jouera pas à nouveau les trouble-fêtes.

Gourin l’américaine mérite encore plus son nom, désormais.

 

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