"Je veux retrouver la magie du large", Clarisse Crémer en route vers le prochain Vendée Globe

Clarisse Crémer sera au départ de la première transatlantique en solitaire de l'année, ce dimanche 28 avril 2024, à Lorient. Dans la ligne d'horizon de la navigatrice : sa qualification pour le prochain Vendée Globe. Lors de la précédente édition de cette course autour du monde, elle avait été accusée de tricherie avant d'être blanchie. Un épisode "douloureux" qui a laissé des traces.

Lorsque nous l'avions appelée début mars, alors qu'elle venait d'être blanchie par le jury international après des soupçons de tricherie sur le dernier Vendée Globe, Clarisse Crémer disait vouloir "retrouver la joie et le plaisir" de naviguer. Son compagnon Tanguy Le Turquais, également soupçonné, parlait de "prendre du recul et de la hauteur".

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Les deux skippers visent la qualification pour la prochaine édition de ce tour du monde en solitaire. Mais avant cette échéance de novembre, il y a déjà The Transat CIC à laquelle Clarisse Crémer s'est préparée entre l'Angleterre et la Bretagne.

"Apprivoiser le bateau"

La navigatrice de 34 ans sera au départ de cette première transatlantique de l'année, ce dimanche 28 avril 2024, à Lorient. Direction New-York, à bord de son Imoca. "Je suis contente d'être de nouveau sur l'eau, d'apprivoiser le bateau et d'avancer vers le prochain Vendée, explique-t-elle à l'AFP depuis le cockpit de son voilier, lors d'une sortie d'entraînement ensoleillée. "Ce qui est positif c'est que je vais être au départ des courses de l'année, après il faut reconnaître que cette préparation n'a pas été idéale. J'ai un peu de mal à me remettre de ces dernières semaines" confie la skippeuse.

Elle et son compagnon ont consacré beaucoup de temps à assurer leur défense devant le jury international réuni à la demande de l'organisation du Vendée Globe, mettant leurs projets respectifs sur pause. "Je suis un peu loin de mes objectifs techniques et physiques, constate Clarisse Crémer. Mais l'équipe a été un gros soutien. Ils se sont occupés du bateau pendant cet épisode douloureux".

Il y a cinq ans, j'avais des papillons dans le ventre avant une course. J'aimerais réussir à retrouver cette magie

Clarisse Crémer

Skippeuse

Entre deux manœuvres, la jeune maman profite de la météo clémente du jour pour inspecter le pont de son voilier à foils, l'ancien Macif de Charlie Dalin, avec lequel le Havrais a brillé (2e du Vendée Globe 2020/2021). "Le bateau est bon, très performant au près (quand le vent arrive par l'avant du bateau, NDLR). La problématique est plus d'ordre psychologique, note-t-elle. Il y a cinq ans, j'avais des papillons dans le ventre avant une course. J'aimerais réussir à retrouver cette magie".

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"Changer d'air"

Deux ans d'un éreintant parcours du combattant ont un peu érodé sa confiance. Début 2023, peu après son accouchement, elle avait été écartée par son sponsor Banque Populaire, lequel craignait qu'elle ne puisse se qualifier pour le Vendée Globe. Le groupe bancaire a fini par annoncer qu'il se retirait de l'édition 2024 de cette course autour du monde.

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Clarisse Crémer a trouvé un nouvel armateur de l'autre côté de la Manche, dans l'écurie du marin britannique Alex Thomson, puis a signé avec L'Occitane en Provence début mai 2023, dans l'espoir de valider son ticket pour le Vendée Globe à temps. "C'est un peu une année Erasmus, raconte-t-elle. Quand je ne m'occupe pas de ma fille, je vais à Gosport, au sud de l'Angleterre le plus souvent possible pour préparer le bateau, naviguer avec l'équipe et manger des fish and chips". Une manière aussi pour elle de "changer d'air" ainsi qu'elle le souligne, "par rapport à toutes ces histoires".

J'ai envie de naviguer proprement et d'avoir des mois un peu plus paisibles d'ici le tour du monde

Clarisse Crémer

Skippeuse

Après sa 9e place sur la Transat Jacques Vabre 2023, Clarisse Crémer a désormais toutes les cartes en main pour assurer sa participation au Vendée Globe. Elle doit accumuler les milles en terminant les deux transatlantiques en solitaire qualificatives de l'année. "J'ai envie de naviguer proprement et d'avoir des mois un peu plus paisibles d'ici le tour du monde, relate celle qui avait été la première femme à boucler le Vendée Globe 2020 et terminé à la 12e place au classement général. Après coup, je dirai peut-être que c'était la meilleure préparation mentale possible. Mais être au départ, ce sera déjà une victoire" lâche-t-elle, déterminée.

(Avec AFP)

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