Parmi les heureux élus du Loto du patrimoine 2024, figure l’ancien sémaphore du Pouldu à Guidel. Le site breton est en passe d’être revalorisé pour devenir une base nautique respectueuse de l’écosystème.
Portée par Stéphane Bern, la Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril dévoile ses 18 sites emblématiques 2024. Parmi eux, figure l’ancien sémaphore du Pouldu à Guidel, dans le Morbihan.
Implanté à 300 mètres de la mer, le sémaphore a été construit en 1861 "pour assurer la surveillance du littoral, l’observation météorologique, et la transmission de messages". Bâti à l’emplacement d’une batterie de 1748, dont le corps de garde et la poudrière ont été conservés, il sera désarmé en 1958 avant de devenir un musée municipal de la Marine jusqu’en 1976 puis transformé en lieu de loisir et de camping.
Un projet de valorisation sur les rails
Quand la ville en devient propriétaire en 2001, un projet de camping haut de gamme tient d’abord la corde avec des partenaires privés mais il ne verra pas le jour. Laissé à l’abandon pendant plusieurs années, fortement dégradé, le site est fermé au public depuis 2017.
Transformer le site en base nautique, avec un aménagement sobre et respectueux de l’écosystème
Fondation du patrimoine
Mais il est en passe de s’offrir une deuxième vie. "L’objectif est de redonner accès au site, indique la Fondation du patrimoine, et de le transformer en base nautique, avec un aménagement sobre et respectueux de l’écosystème dunaire naturel avec une zone Natura 2000 à proximité immédiate".
Il devrait ainsi accueillir un pôle de développement des pratiques sportives émergentes : sports de glisse nautique (surf, kitesurf, wingsurf, surf life saving) et urbaine (skate). "En collaboration avec la West surf association, une formation à la pratique du surf pour tous publics, dont les scolaires et les personnes situation de handicap, est prévue".
"Intégré au projet de territoire de Lorient agglomération, le projet est soutenu par le Département, le Conservatoire du Littoral, les Fédérations françaises de Surf, Handisurf, Sport Santé et Lorient Bretagne Sud Tourisme, et au titre de l’appel à projets des 'Bases nautiques d’avenir' dans le cadre du plan national 'Destination France' de reconquête et de transformation du tourisme" indique la Mission Bern dans son communiqué.
Patrimoine en état de péril
Mais avant, il y aura du travail. "Les édifices sont recouverts par la végétation, relève la Fondation du patrimoine. Ils ont subi des dégradations multiples causées par le temps et des actes de vandalisme. Selon un diagnostic architectural livré en septembre 2023, le sémaphore est le bâtiment le plus altéré".
"La dégradation importante de la toiture a provoqué son effondrement partiel, poursuit-elle. Les murs en moellons de pierres maçonnés recouverts d’enduit sont en bon état de conservation. Le plancher de l’ancien espace de vie, composé de solives en bois massif, présente un platelage en bois très dégradé. Le corps de garde et la poudrière sont en bon état de conservation général et nécessiteront des interventions moins lourdes pour leur réhabilitation".
Des travaux en perspective
Le projet porte sur la rénovation et l’aménagement des bâtiments existants "dans le respect de leur caractère historique, avec une extension de 30% pour la longère, dans une démarche de développement durable, en vue de livrer des bâtiments à empreinte carbone réduite".
Concernant les façades et matériaux, l’enjeu consistera à apporter "une unité architecturale entre les édifices neufs et anciens". Le sémaphore conservera ses tuiles mécaniques emblématiques. Un mât de vergue sera reconstitué "pour retrouver l’ancienne silhouette et rappeler sa fonction originelle".
Les travaux devraient débuter en mai 2024 pour s’achever en septembre 2025.
Sur son site internet, la ville explique que cette importante réalisation doit permettre, dès la saison estivale 2025, de délocaliser vers ce site restauré le Centre nautique installé à Guidel-plages.
Depuis la première édition en 2018, la Mission patrimoine indique avoir aidé plus de 860 sites pour leurs travaux de restauration. "Plus de 65 % d’entre eux sont d’ores et déjà sauvés : 310 chantiers sont terminés et 270 sont en cours".