"Si ça avait été un vrai sabre, mon collègue était mort." La vidéo de l'attaque de trois policiers à Lorient devient virale

Alors qu'ils intervenaient en soutien à un huissier de justice, trois policiers lorientais ont été attaqués par le propriétaire d'une agence de location de voiture de luxe armé d'un sabre ce vendredi 25 octobre. Une attaque filmée par un riverain et largement relayée sur les réseaux sociaux.

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Au lendemain de l'attaque de trois policiers lorientais par un individu armé d'un sabre ce vendredi 25 octobre, une vidéo de l'intervention filmée par un riverain a été largement relayée dans plusieurs médias.

Cette vidéo n'aurait pas dû se retrouver sur les réseaux sociaux, "parce qu'elle fait partie de la procédure", indique Ludovic Baille, délégué départemental du syndicat Alliance Police nationale 56. Syndicat qui a lui-même relayé la vidéo sur le réseau social X.

On y voit le gérant d'une entreprise de location de voitures de luxe, d'abord retranché dans ses locaux, brandir un katana, un sabre japonais.

Si le [sabre] était un vrai, s'il avait été tranchant, mon collègue serait mort.

Vincent Lucazeau

Délégué départemental 56 du syndicat Unité

Il est tenu en joue par l'un des policiers à l'aide d'un pistolet à impulsion électrique dont l'agent finit par faire usage. Mais cette arme intermédiaire ne semble pas fonctionner.

"Tout cela n'aurait pas dû arriver si le pistolet électrique avait fonctionné correctement, l'individu aurait dû tomber au sol", assure Vincent Lucazeau.

L'agresseur se rue alors sur l'agent et lui assène un coup de sabre au niveau du cou puis se retourne et frappe un autre policier venu au secours de son collègue. Le premier agent fait à nouveau usage du pistolet électrique, sans succès là encore. Il est de nouveau frappé par l'arme blanche et tombe à terre. 

Le propriétaire de l'entreprise de location se ravise et est finalement interpelé. 

"On voit que c'est extrêmement chaud, analyse Vincent Lucazeau, délégué départemental 56 du syndicat Unité et membre de la BAC de nuit de Lorient. Si le katana était un vrai, s'il avait été tranchant, mon collègue serait mort.

Mis en examen pour tentative de meurtre

Heureusement, le sabre, objet de décoration, n'était pas aiguisé. "Cette fois, il y a eu plus de peur que de mal", explique ce représentant des forces de l'ordre : l'agent frappé à deux reprises présente un hématome au cou et "une plaie saignante à la main". Un autre policier est aussi légèrement blessé. 

L'agresseur a été mis en examen ce dimanche 27 octobre pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique. "L'évaluation psychiatrique, réalisée pendant la garde à vue, n’a mis en évidence aucune pathologie mentale", indique aujourd'hui le Parquet de Lorient.

Il précise aussi que l'homme de 45 ans "avait été expulsé de son domicile, fin août, et s’était installé depuis, dans le local de son ancienne entreprise".

Ce vendredi 25 octobre, un commissaire de Justice était chargé de faire saisir les véhicules, en application d’un jugement du tribunal judiciaire de Lorient. 

"Face à la virulence du mis en cause", il a dû faire appel aux services de police qui ont tenté de raisonner le forcené, en vain. 

"La vidéo montre qu'ils ont fait preuve de sang-froid", salue Ludovic Baille, délégué départemental du syndicat Alliance Police nationale 56.

Mais la violence de l'intervention a marqué les trois policiers, pourtant expérimentés : "Mes collègues ont pris conscience qu'ils auraient pu mourir, témoigne Vincent Lucazeau qui a pu s'entretenir avec l'agent touché à deux reprises. Un agent déjà confronté à une situation similaire cet été : en intervention, l'un de ses collègues avait été blessé à l'arme blanche. 

Une situation de légitime défense

"C'est la troisième fois cette année que des collègues sont confrontés à une attaque à l'arme blanche, indique Ludovic Baille. Ce sont des faits nouveaux dans notre secteur.

Les deux représentants syndicaux l'affirment : leurs collègues étaient en état de légitime défense et auraient pu faire usage de leur arme de service.

"Mais aujourd'hui, les collègues ont peur d'utiliser leur arme", assure Vincent Lucazeau faisant référence aux polémiques et aux émeutes nées après la mort de Nahel, un jeune homme tué par un policier en région parisienne après un refus d'obtempérer. 

Lire aussi : Mort de Nahel.  Des incidents à Brest, des tensions à Rennes

À Lorient, "les collègues avaient quelques secondes pour réfléchir quand les juges, eux, ont plusieurs mois, plusieurs années pour décider", complète Ludovic Baille.

La vidéo de l'intervention visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux et relayée par plusieurs médias nationaux fait en tout cas polémique. 

Reprise par plusieurs mouvements identitaires ainsi que quelques figures de l'extrême-droite comme Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, Julien Masson porte-parole du Rassemblement national à Rennes ou encore Marion Maréchal, présidente du mouvement "Identité Libertés" qui appelle à créer une loi sur "la présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre.  

De son côté, Vincent Lucazeau appelle surtout à augmenter la fréquence des formations des policiers. 

"Nous avons trois sessions de tir par an, mais les formations concernant les techniques d'intervention et de protection sur le terrain qui permettraient d'améliorer les automatismes sont trop peu nombreuses.

La faute, selon lui, au manque de disponibilités des agents formateurs qui ploient sous "le travail administratif". 

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