A Lorient, dans le quartier de Kervénanec, l'inquiétude grandit face au trafic de drogue qui depuis le début de l'été perturbe ce quartier populaire plutôt calme jusque là. Vendredi dernier (6 octobre), le directeur de l'école a même dû confiner les élèves car des dealers s'étaient installés à proximité, bloquant l'accès au parc attenant à la cour de récréation. Le maire Fabrice Loher a décidé demander des moyens supplémentaires à l'Etat.
Drôle d'ambiance ce lundi matin 9 octobre, dans le quartier lorientais de Kervénanec. A 8h30, les 300 élèves du groupe scolaire Bois Bissonnet ont repris le chemin des classes.
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Un retour à la normale sur fond d’inquiétude pour les parents, qui ont appris par leurs enfants ou par la presse ce qui s’est passé vendredi dernier (6 octobre) : en raison de la présence de dealers dans le square qui jouxte l’école, et de la vive tension régnant dans le quartier, le directeur a décidé de mettre les enfants en sécurité en les confinant une partie de l’après-midi.
"Je me suis inquiété pour les enfants, je ne les ai pas laissés seuls aller à l’école, ce n’est pas possible de les laisser dans des conditions pareilles", confie un papa. "ça fait peur, on se demande ce qui peut arriver pour les enfants. Il y a déjà eu des petits trucs dans le quartier mais jamais autant que ça", insiste une maman.
Insécurité et violence, un phénomène nouveau dans le quartier
Depuis quelques semaines et l’arrivée de dealers extérieurs à la ville, l’insécurité et la violence ont franchi un cap dans le quartier d’ordinaire plutôt calme de Kervénanec. Un homme a été blessé en août, un autre tué par balle début septembre.
"C’est vrai qu’on ne peut plus fréquenter les bars du quartier, quelle que soit l’heure, mais surtout l’après-midi, témoige une habitante. On a un petit chien, le soir on hésite à le promener dans le quartier. On est obligé de prendre la voiture pour aller plus loin. Ça c’est nouveau depuis le mois de juillet. C’est à notre retour de vacances qu’on a constaté que vraiment l’ambiance du quartier avait changé. Je pense qu’il faut plus de policiers sur le terrain. Je pense aussi que s’il y a des vendeurs, c’est qu’il y a des consommateurs, donc il faut aussi intervenir à ce niveau là".
Le maire Fabrice Loher sur place
Ce matin, Fabrice Loher s’est rendu dans le quartier ce lundi matin. Il a rencontré des parents d’élèves et des enseignants. Il se dit préoccupé et en colère. "On n’arrive pas à stabiliser la situation malgré les moyens employés depuis le mois de septembre" a-t-il indiqué, "puisqu’à la fois la police municipale et la police nationale sont présentes sur le quartier."
Mais manifestement, on manque d’effectifs. Je vais donc demander à nouveau aux représentants de l’Etat, - et s’il faut aller jusqu’au ministre j’irai jusqu’au ministre – des moyens supplémentaires parce qu’on ne peut pas laisser un quartier comme ça partir à vau-l’eau.
Fabrice Loher, maire UDI de Lorient
En attendant, le quartier va être sécurisé avec une zone tampon entre le square et la grille de l’école, pour éloigner les enfants de potentiels dealers.