Depuis 3 ans, un Lorientais et quelques "aimantés" pêchent à l'aimant dans les cours d'eau de Bretagne. Ils remontent des vélos, des trottinettes, des scooters... Des tonnes de ferraille qui rouillent et polluent le fond des rivières.
"38 vélos, des caddies, des outils, des panneaux de signalisation, 4 scooters, des batteries et des moteurs de voitures, etc." Benoît Arthaud pourrait continuer à énumérer ses trouvailles pendant longtemps. "On ne se rend pas compte de tout ce qu'on peut trouver dans une rivière."
Depuis trois ans, il part pêcher avec ses aimants et ses grapins dans les cours d'eau du pays de Lorient. On appelle cela la pêche à l'aimant. On connaît bien la pollution des cours d'eau par du lisier ou d'autres polluants agricoles, mais on parle moins des très nombreux objets jetés à l'eau.
Ce pêcheur et une dizaine d'autres aimantés assidus se retrouvent sur la page Facebook des "aimantés de l'Ouest". Ils publient les rendez-vous des prochaines pêches ainsi que de nombreuses photos des vestiges métalliques qu'ils remontent. Le groupe est aujourd'hui suivi par plus de 800 personnes.
Un coffre avec 35.000 euros de timbres
"J'ai commencé il y a trois ans après avoir visionné des vidéos du Youtuber Chrisdetek, raconte-t-il. J'ai voulu regarder par chez moi et je ne m'attendais pas du tout à tomber sur autant de choses diversifiées. Par exemple, j'ai trouvé 8 coffres. Il y en avait un avec 35.000 euros de timbres dedans ! Il y avait l'adresse du propriétaire. On l'a retrouvé avec mon collègue."
"C'est ce qui me plaît le plus dans la pêche à l'aimant, on a toujours des bonnes surprises, quelques choses de nouveau auquel on ne s'attend pas." Souvent des passants s'arrêtent pour le regarder pêcher. "A chaque fois, ils sont effarés" rigole-t-il.
Son record avec ses amis aimantés ? 780 kilos en une seule journée. Les trésors de Benoît finissent à la déchèterie ou chez le ferrailleur. "Ce n'est pas rentable, vu le prix fluctuant de la ferraille" précise-t-il.
Les quelques revenus vont à la Magnetic Académy, une association nantaise qui vient d'ouvrir une branche dans le Morbihan.
Exemple de coffre retrouvé dans le Blavet :
Dépollution et sensibilisation
Benoît en profite pour faire de la sensibilisation auprès du public. Quoi de mieux pour démontrer la pollution des cours d'eau que d'en sortir des batteries de voiture ou des réfrigérateurs ?
Il propose également des initiations pour les plus curieux. Comme celle qu'il organise ce jeudi 13 avril, à Rennes, avec des étudiants de Rennes 2. "On fait ça dans les règles, en faisant attention à la sécurité. Il faut se renseigner, demander une autorisation à la mairie, s'équiper de gants, bottes, etc."