Depuis le jeudi 3 mars, la préfecture de l'Aube interdit la pêche à l'aimant dans certains cours d'eau du département. L'activité serait risquée à cause des risques de remonter de vieilles munitions n'ayant pas explosé.
Les pêcheurs et pêcheuses de l'Aube vont peut-être devoir changer leurs habitudes. En tout cas si leur canne à pêche... est équipée d'un aimant.
La pêche à l'aimant (ou pêche ferromagnétique) consiste à récupérer, au fond des cours d'eau, tous les objets métalliques qui traînent (et il y en a beaucoup). Que ce soit pour dépolluer et/ou pour le loisir.
Mais la préfet Stéphane Rouvé vient d'y mettre le holà. Par arrêté préfectoral en date du jeudi 3 mars 2022 (inscrit au recueil des actes administratifs), ce type de pêche (ainsi que celle au grappin) est désormais interdit sur certains cours d'eau du département (voir la carte ci-dessous).
En voici la liste détaillée :
- l'Aube après le déversoir situé en amont de Brienne-la-Vieille
- le canal de Plancy
- la Seine en aval du pont de Méry-sur-Seine
- le canal de dérivation de Beaulieu à Villiers
- le canal de la Haute-Seine en aval de l'écluse de Méry
- le canal de Bourgogne
De plus en plus de mesures d'interdiction sont prises. Il existe en effet des risques de remonter de vieilles munitions, voire carrément des obus. Qui peuvent toujours exploser (ou émettre des substances dangereuses).
Le mercredi 2 mars, un obus de 40 centimètres de long a justement été pêché dans l'un des cours d'eau du département de l'Aube. Les services de déminage ont donc dû intervenir en urgence, et c'est tout de même la onzième fois depuis début 2018 (revoir notre reportage-vidéo de 2019 sur cette pratique parfois risquée mais passionnante ci-dessous).
La préfecture a toutefois tenu à préciser que cette interdiction ne s'applique pas quand il s'agit d'archéologie. Elle rappelle néanmoins que si l'on pêche dans ce but, il faut disposer d'une autorisation administrative (et demander à la personne possédant le terrain où circule le cours d'eau).