VIDEO. Le départ à la retraite du médecin de Quistinic soulève la question de l'installation ou du salariat

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Au 1er avril 2023, Bertrand Pryen, médecin à Quistinic (Morbihan), prendra sa retraite après 39 ans de service
Que vont devenir les 1200 patients de Quistinic. La commune va voir partir le 1er avril le dernier médecin. Son remplaçant potentiel a finalement choisi de rejoindre une structure voisine en tant que salarié. Un choix qui a du mal à passer à la municipalité de Quistinic. ©Y. Etienne / C. Bazille - FTV

Que vont devenir les 1200 patients de Quistinic? La commune va voir partir en avril le dernier médecin. Son remplaçant potentiel a finalement choisi de rejoindre une structure voisine en tant que salarié. Un choix qui a du mal à passer auprès du maire de Quistinic.

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Au 1er avril 2023, Bertrand Pryen prendra sa retraite après 39 ans en tant que médecin libéral. Une décision difficile à prendre, d’autant plus que ses 1200 patients de Quistinic vont se retrouver sans médecin. La personne qui devait le remplacer a finalement choisi de rejoindre une structure communale voisine en tant que salarié.

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"Un cabinet seul, ça n'intéresse plus"

Selon le médecin, personne ne voudra lui succéder car "c'est un cabinet où je suis tout seul, ce qui n'intéresse plus les jeunes médecins qui ne veulent pas se retrouver seuls en campagne. On voit bien que les cabinets autour de nous sont diversifiés. Moins on va être nombreux et moins ça va attirer des candidats. Effectivement, on va avoir une commune qui va se retrouver sans médecin". 

Un salariat "assez déloyal"

Une situation et un choix difficile à accepter pour Antoine Pichon, le maire de Quistinic. L'édile pensait avoir obtenu l’accord du médecin remplaçant. Le maire milite de son côté pour la liberté d’installation des médecins libéraux en mettant à leur disposition des locaux. Par contre, il s’oppose fermement au salariat des médecins par les communes.

"Je trouve que c’est assez déloyal, non pas seulement de la part de la commune mais surtout de l'organisation de l'Agence régionale de la santé et de la CPAM, qui vont aider à l'installation de deux médecins. Car évidemment, avec un seul médecin vous n'y arrivez pas parce que vous le payez 35 heures par semaine. Or un médecin normal ne fait pas 35 heures par semaine. On organise la pénurie. On organise la diminution du travail" justifie Antoine Pichon.

L'attractivité du salariat

Le médecin en question, qui n'a pas souhaité s'exprimer, a donc choisi de rejoindre le futur centre de santé de Melrand en lieu et place de la pharmacie. Un projet porté par le syndicat communal Sarre Blavet santé sur le modèle du centre communal médical de Le Sourn, la première commune du territoire à avoir expérimenté le salariat des médecins. À ce jour, quatre généralistes y exercent en tant que salariés.

On ne peut plus raisonner sur "une commune, un médecin H24, 7 jours sur 7". Ce n'est plus un modèle qui tient la route aujourd'hui

Jean-Jacques Videlo,

maire de Le Sourn

De plus, pour le maire de Le Sourn, il n'y a pas de doute sur l'attractivité du salariat : "on constate que les nouveaux médecins ont une appétence pour ce genre de structure. On est en cours de développement en cassant les anciens codes qui aujourd'hui ne fonctionnent plus." 

La mairie de Quistinic est de fait de nouveau en quête d'un médecin. En attendant, elle envisage de mettre en place une permanence de deux jours par semaine en lien avec le cabinet médical de Languidic.

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