Connaître les numéros d'appels d'urgence, apprendre le massage cardiaque ou utiliser un défibrillateur... Cet été, sur le littoral, l'opération "mini-sauveteurs" de la SNSM sensibilise les plus jeunes aux gestes qui sauvent des vies.
Du soleil et une mer d'huile... Idéal pour aller se baigner. Pourtant, sur la plage du Porigo près de Port Haliguen à Quiberon, les dizaines d'enfants présents ont choisi une autre activité beaucoup plus sérieuse.
"Je suis en train de la mettre en PLS, en position latérale de sécurité. C'est pour éviter que la victime soit dans le moins de danger possible" explique Ava, 10 ans, originaire de Bordeaux et en vacances en Bretagne.
Sous la tente mise en place par les bénévoles de la SNSM, pendant 45 minutes, la jeune fille participe à plusieurs ateliers gratuits. À base de petites démonstrations ludiques mais éducatives, elle apprend les premiers gestes à connaître en cas de problème.
On démystifie l'utilisation du défibrillateur
Hélène MauganBénévole à la SNSM
Dans un autre petit groupe d'enfants, on retrouve Yanis 10 ans et Gwénolé, 12 ans, arrivés de Toulouse pour passer les vacances chez leur grand-mère à Quiberon. Ils sont tous les deux impressionnés. "Vous écoutez la respiration, vous appelez les secours. Si la personne ne respire pas, vous vous mettez bien à genoux au-dessus de la victime, les bras bien raides et vous placez bien vos mains au niveau du plexus pour le massage cardiaque" précise Hélène Maugan, bénévole à la SNSM. Et elle ajoute " Toi Yanis, tu vas actionner le défibrillateur semi-automatique et suivre ses consignes".
Les deux enfants s'exécutent. Les deux jeunes garçons sont concentrés et leurs gestes sont précis. "Cela fait un peu peur au début, mais on sait que tout est sécurisé et le défibrillateur nous dit ce qu'il faut faire donc ça va, c'est facile" raconte Yanis. "J'espère que ce genre de situation n'arrivera pas mais je m'entraîne au cas où" ajoute Gwénolé.
Des enfants qui deviennent de véritables ambassadeurs
Pour la bénévole de la SNSM, une chose est sûre, les enfants sont les meilleurs ambassadeurs de la cause. "Ils apprennent des tas de choses et quand ils rentrent à la maison ils partagent avec leurs parents avec les adultes comme, par exemple, l'utilisation du défibrillateur que l'on démystifie ici. C'est un double profit, on va dire".
Et justement, un peu à l'écart, les parents et les adultes présents sur la plage sont vite convaincus des bénéfices de l'opération. Comme Rémy Ahlgrain, vacancier venu des Ardennes. Ses deux fils participent à l'opération des mini-sauveteurs. "Bien sûr, on ne sait pas comment dans la réalité ils vont réagir avec le stress, dit-il, mais il faut au moins avoir cette base pour avoir les bons réflexes le moment venu."
Vous avez vu le nombre de noyades depuis cet été en France ? Plus de soixante !
Rozenn ThomasGrand-mère de deux jeunes participants à l'opération
Sous forme de jeu, rien n'est laissé au hasard. Comme les quiz pour retrouver les numéros d'urgence et leur utilité. "Est-ce que quelqu’un d'entre vous sait ce que c'est le 196 ?" demande Aymeric Forestier, lui aussi bénévole à la SNSM. "C'est le numéro d'urgence en mer" répond une fillette de 10 ans.
"C'est vraiment important qu'ils sachent ces gestes et ces informations. Vous avez vu le nombre de décès dans l'eau depuis juin. Plus de soixante en France. Que ce soit dans les rivières, les piscines, la mer ou les lacs. C'est vraiment important que les enfants soient au courant des gestes" affirme Rozenn Thomas, qui accompagne ses petits-enfants.
Pas assez de personnes formées aux gestes qui sauvent
Chaque année, la France compte plus de 20.000 décès à cause des "ACVC", les accidents de la vie courantes. Nombreux pourraient être évités si la population était davantage formée à ces gestes des premiers secours. "Il y a quelques années, seulement 20% environ de la population était formée. Très peu par rapport à ce qui se passe par exemple dans les pays anglo-saxons. Mais on s'améliore grâce notamment à ce genre d'opération" indique Max Bonnet, le coordinateur de cette opération pour la SNSM. Et il conclut : "On est jamais trop jeune pour sauver des vies."
C'est avéré. Il y a de plus d'enfants qui appellent les secours alors que leur père ou leur mère vient de faire une crise cardiaque.
Romain GrimaldiResponsable Opération Mini-sauveteur SNSM/Macif
De son côté, Romain Grimaldi, responsable de cette action de sensibilisation pour l'assureur MACIF, enfonce le clou. "Si les enfants sont sensibilisés aux risques, il va y en avoir moins aussi qui vont être blessés... Et puis c'est avéré, il y a comme hier encore, des enfants qui savent appeler les secours et qui sauvent ainsi leur père ou leur mère par exemple, victime d'une crise cardiaque."
De jeunes enfants qui repartent ensuite avec, dans la tête, les gestes qui sauvent mais aussi dans les mains une trousse des premiers secours qui leur est offerte ainsi qu'un tee-shirt anti-UV pour éviter les coups de soleil et les brûlures.