Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture était à Pontivy pour parler des nombreux défis à relever pour le monde paysan. Des professionnels et des lycéens du monde agricole bretons ont exposé au ministre leurs propositions pour la future loi d’orientation agricole voulue par le gouvernement.
"Stop aux pesticides !" Un comité d’accueil contre les pesticides et les retraites attendait le ministre de l’Agriculture, ce mardi matin au lycée agricole de Pontivy. Or, tout s’est joué à l’intérieur de l’établissement. Plusieurs groupes formés de professionnels et de lycéens du monde agricole bretons ont exposé au ministre leurs propositions pour la future loi d’orientation agricole voulue par le gouvernement.
"La question de l'eau, la question du foncier, la question de la décarbonation et des grandes transitions" énumère Marc Fesneau. Les défis à relever sont nombreux dans un contexte de crise climatique et économique. "Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien changer, affirme le ministre de l'Agriculture. On a besoin de redonner confiance aux agriculteurs, pas de leur dire simplement que tout ce qu'ils font ne va pas et leur donner pour seule perspective de laisser les frontières ouvertes à des gens qui sont moins vertueux que nous."
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50% des agriculteurs bretons en retraite d'ici 10 ans
En Bretagne, il y a un point qui met tous les acteurs d’accord, qu'ils travaillent de manière conventionnelle ou bio : c’est la question du renouvellement des générations à la tête des exploitations. Aujourd’hui seulement 11 % des enfants d’agriculteurs reprennent les exploitations de leurs parents et près de la moitié des agriculteurs bretons seront en retraite d’ici 10 ans.
"Ils ont parlé aujourd'hui d'installation et de renouvellement des générations, se réjouit Jean Marc Thomas, porte-parole de la Confédération paysanne. C'est vachement important de dire qu'en agriculture, on a envie de voir du monde dans nos campagnes et de voir une nouvelle agriculture arriver."
1.000 installations par an en Bretagne
Les ambitions de la Région Bretagne portent sur l'installation de 1 000 jeunes par an. Mais ce n’est pas sans soulever les problèmes de l’accession au foncier et de l’endettement pour cette nouvelle génération.
Pour André Sergent, le président de la chambre régionale d’agriculture, avant le nombre, il s’agit de définir le type d’exploitations à développer et leur rentabilité. "L'enjeu qui est devant nous, c'est le sujet de la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations. C'est à dire trouver des jeunes pour faire de l'agriculture. Mais pas n'importe quelle agriculture : une agriculture qui produit dans la diversité de toutes ses productions."
La formation, le dialogue avec les citoyens ont également été abordés. Avec un regret tout de même : l’absence de représentants de la société civiles. La loi d'orientation agricole devrait voir le jour cette année après les concertations nationales.
(Avec Gilles Raoult)