JO Paris 2024. "Pour passer les ponts et me diriger, je tenais deux cordages", comment la cavalière du cheval d'argent de la cérémonie a piloté sa monture

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Le cheval d'argent galopant sur la Seine durant la cérémonie des JO était fixé sur un trimaran quasi invisible mis au point à Quiberon, dans le Morbihan. L'une des conceptrices de ce trimaran a été choisie pour chevaucher le cheval et piloter l'embarcation. "C'est vraiment féérique ce moment-là".

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L'équation à résoudre était complexe : faire parcourir à un cheval mécanique pesant une tonne, une distance de 6 km, à 24 km/h, en passant sous plusieurs ponts, en évitant les "piles" de ces ponts, leurs fondations érigées dans la Seine.

La société MMProcess, spécialisée en foils et en bateau de course, et installée à Quiberon, a travaillé durant une année sur le trimaran capable de relever ce défi. Morgane Surquart, 34 ans, co-fondatrice de la start-up, a chevauché la monture durant cet instant poétique de la soirée d'ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine. Habituellement pilote d'essai pour ses créations nautiques dans les eaux morbihannaises, elle avait travaillé sur la mise au point du trimaran avec son associé, Madeg Ciret-Le-Cosquer, ingénieur naval.

À lire. Sur le cheval argenté de la cérémonie d'ouverture des JO, une Bretonne se cachait sous l'armure

Les rênes de la monture pour se diriger

"Pour passer les ponts et me diriger, je tenais deux cordages, qui sont en fait des drosses de barre sur un bateau", précise Morgane Suquart, ancien officier de marine marchande. 

Je me suis sentie portée par le public, je suivais les applaudissements pour me diriger, tout en ayant des indications sur ma trajectoire dans une oreillette.

Morgane Suquart

Cofondatrice de MMProcess

Pour parvenir à élancer sur les flots ce destrier mécanique, les ingénieurs ont imaginé un trimaran de 14 m de long sur 5 m de large, et d’un poids de plus de 2,5 t, entièrement composé de carbone recyclé.
Pour rendre l'embarcation quasi invisible dans la nuit, la flottaison est étudiée afin que seuls 15 cm du bateau émergent de l’eau.

Pour remonter le cours de la Seine à environ 24 km/h, le trimaran a été équipé d’un moteur électrique de 123 chevaux, lui-même alimenté par 18 batteries.

Un secret bien gardé

Durant la mise au point du trimaran, le secret sur sa destination finale a été bien gardé. Même les collaborateurs des deux responsables de MMProcesss n'ont pas été mis au courant. Embauchés pour travailler sur la conception du trimaran, ils ont rapidement deviné qu'il ne s'agissait pas de course au large.

À leurs interrogations, Morgane Suquart se souvient leur avoir répondu : "Je n'ai pas le droit de vous dire à quel domaine est destiné le trimaran, mais vous le découvrirez bientôt !"

Ce projet, d'abord mystérieux, et désormais dévoilé, donne maintenant matière à un bel ajout sur le CV des ingénieurs navals qui ont collaboré aux travaux.

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