Le Breton David Lappartient est engagé dans un duel qui l'oppose à Emmanuelle Bonnet-Oulaldj à la présidence du Comité National Olympique Français (CNOF). À la tête de l'Union Cycliste Internationale et président du conseil Départemental du Morbihan, et à un an des jeux olympiques de Paris 2024, il a le statut de favori.
Il est président de l'Union Cycliste Internationale, mais également du Conseil Départemental du Morbihan depuis juillet 2021. L'ancien maire de Sarzeau David Lappartient brigue cette fois le Comité Olympique National Français. Il part favori dans ce duel qui l'oppose à Emmanuelle Bonnet-Ouladj, la co-présidente de la Fédération gymnique du travail (FSGT), pour relancer une institution traumatisée à près d'un an des JO de Paris 2024.
Les 48 membres du conseil d'administration du CNOF vont enregistrer officiellement ce jeudi le départ de l'ex-président de la FFF, Brigite Henriques, et procéder dans la foulée à l'élection de leur nouveau bureau. Le mandat du nouveau président devra ensuite être confirmé par un vote d'une assemblée générale convoquée le 13 septembre et prendra fin au terme de l'actuelle mandature en 2025.
Deux candidats que tout oppose
Seuls deux candidats se sont lancés dans l'arène, deux candidats aux styles, aux parcours et à l'ADN que quasiment tout oppose.
"C'est un duel qui sur le fond est assez intéressant. Le truc c'est qu'un président qui n'est pas issu d'une fédération olympique, cela a très peu de chance de passer", assure une source proche des arcanes sportives.
Membre du CIO, président de l'UCI et accessoirement maire de Sarzeau et président du conseil général du Morbihan, David Lappartient, 50 ans, offre pour certains le gage de la solidité.
"Après une telle crise, c'est quand même une opportunité à ne pas laisser passer. Il est sérieux, connaît parfaitement le milieu, sait ce qu'il a à faire. Il y a les JO dans un an, il ne faut plus perdre de temps", résume un président de fédération.
Signalement d'Anticor
Pendant cette campagne expresse, plusieurs articles de presse ont égratigné son image, notamment deux papiers du Monde évoquant des liens controversés avec l'oligarque russo-turkmène Igor Makarov, ou un autre pointant le cumul des mandats du président de l'UCI -qui exerce dix mandats politiques et sportifs-, et faisant état d'un signalement d'Anticor.
Ce signalement fait au procureur concerne des marchés passés par le parc national régional du Morbihan (PNR) dont David Lappartient est président, avec une société dont le dirigeant est l'ex-mari de son ex-directrice . "J'ignorai ce lien familial", s'est défendu David Lappartient dans un mail envoyé à aux membres du CNOSF dont l'AFP a eu connaissance, reconnaissant "une erreur".
"Rien ne semble devoir être épargné", avait-il ajouté dans ce mail à la suite de la parution de cet article. "Je ne pensais pas que l'élection à la présidence du CNOSF déclencherait une telle passion que j'avoue ne pas avoir connue dans mon engagement public jusqu'à présent", avait-il assuré.
L'édile breton n'a en tout cas pas dévié sa ligne. Lors de la présentation de son programme aux administrateurs du CNOSF mardi, il a promis le "rassemblement et l'unité", et s'est engagé "à réduire la voilure de manière sensible" quant à ses nombreuses activités pour pouvoir assurer un futur mandat.