Rugby. L'engouement "décuplé" du public breton avec l'accession en Top 14 du RC Vannes

Matchs à guichets fermés, entraînements ouverts au public, abonnements vendus en quelques minutes… Le Rugby club vannetais (RCV), qui va disputer son premier match dans l'élite dimanche face à Toulouse, suscite un fort engouement, y compris en dehors de ses murs.

"On a joué une saison complète à guichets fermés, et ça a été une surprise assez extraordinaire de voir ce public aussi nombreux au Stade Ernest-Wallon pour la finale" d'accession en Top 14, explique à l'AFP Olivier Cloarec, président du RCV, fondé en 1950, qui évoluait encore en Fédérale 2 dans les années 2000.
"Donc, forcément, cette accession en top 14 ne fait que décupler cet engouement", se félicite le président d'un club qui s'appuie sur la culture bretonne, et dont le budget atteint 20 millions d'euros, avec un bond du nombre de partenaires de 500 à 650.

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1500 spectateurs lors des entraînements délocalisés

Porte-étendard du rugby breton, le RC Vannes a délocalisé cet été ses entraînements dans la péninsule armoricaine à Pontivy, Auray, Ploërmel ou encore Perros-Guirec, où près de 1.500 spectateurs ont suivi une séance dirigée par Jean-Noël Spitzer.
"C'est très positif pour nous, pour notre territoire, pour le rugby dans le Grand Ouest. On le prend avec bonheur, on a fait le choix il y a quelques années d'être très ouverts, de ne pas faire de huis clos. J'espère qu'on n'aura pas à changer notre fusil d'épaule parce qu'on a envie de rester comme ça", a expliqué jeudi Jean-Noël Spitzer au centre de performance flambant neuf inauguré en 2022. 

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50 000 connexions à l'ouverture des abonnements

À l'ouverture des abonnements, le site du club a dû absorber 50.000 connexions. La direction a décidé de bloquer leur nombre à 9.000 car "on voulait absolument garder environ 2.500 places pour être capable d'ouvrir notre billetterie à chaque match afin d'offrir au plus grand nombre la possibilité de venir à la Rabine", pointe M. Cloarec.

Le tapis bleu déroulé aux joueurs pour une rencontre aux allures de David contre Goliath

Et dimanche, l'ambiance montera au fil de la journée le long du port, le charmant stade de la Rabine étant situé non loin du mouillage de voiliers et des maisons à colombages de l'une des cités les plus touristiques de Bretagne. 
Les supporteurs dérouleront le tapis bleu, les couleurs du club, aux joueurs descendant du bus et entonneront fièrement avant le match le "Bro gozh ma zadoù" ("vieux pays de mes pères"), l'hymne breton.

"Commencer par le stade toulousain, c’est bien, affirme Nouredine Zouai, ancien joueur devenu supporter. C’est le meilleur moment pour les prendre. Et puis on commence par un match de gala. C’est que du bonheur à venir".

"C’est un rêve de gosse, complète Michel Le Palaire, bénévole au club, le sourire jusqu’aux oreilles. Jamais j’aurais cru voir mon RCV jouer à la Rabine contre Toulouse, peut-être la meilleure équipe du monde !"


Particularité d'un match à la Rabine, le public se tait complètement lors des tentatives du buteur, y compris le botteur adverse, comme à Thomond Park, l'antre du Munster à Limerick. "On essaye de faire respecter ce silence au maximum, ça va être un des enjeux sur la saison de continuer à bien respecter l'esprit rugby", assure Hyacinthe Luherne, vice-président du Kerlenn Gwened Breizh rugby kop, qui regroupe plus de 100 adhérents.
Pour cette rencontre aux allures de "David contre Goliath", l'ouvreur Maxime Lafage espère "que les supporteurs seront sur la même dynamique qu'à La Rabine lors de la demi-finale (de Pro D2 gagnée contre Béziers). Ce sera un des éléments clefs de notre saison : il nous faudra des supporteurs vraiment engagés avec nous".

Un stade bientôt agrandi pour accueillir 15 000 supporters


Face à l'ogre toulousain, ils seront 12.000 à pousser le club à l'hermine et peut-être bientôt plus avec le projet d'agrandissement du stade à près de 15.000 places. 
"Ce sera voté. Le club est en cœur de ville, donc c'est parfois un peu plus compliqué, notamment au sujet des emprises foncières", explique David Robo, maire de la cité de 55.000 habitants.
"La ville est au rendez-vous des ambitions du club, ici, on marche vraiment main dans la main. J'ai en face de moi des dirigeants qui sont sains", souligne l'élu, qui évoque "un engouement breton et pas seulement vannetais" pour le RCV, club qui fait "la fierté d'une région" tenue longtemps éloignée du rugby de haut niveau.

Avec Benjamin MASSOT (AFP) 

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