TEMOIGNAGES. Tempête Ciaran, un an après. "Les aides d'urgence, elles sont faites pour qu'on ne puisse pas les toucher"

C'était dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023. Le littoral breton a subi de plein fouet des vents violents de la tempête Ciaran : avec des rafales atteignant 207 km/h sur la pointe du Raz (Finistère). Les Côtes-d'Armor et le Morbihan sont également touchés, et en particulier les parcs ostréicoles. Une cinquantaine de professionnels ont subi pour certains d'importants dégâts. C'est le cas notamment d'Eric Cailloce. Un an après le passage de la tempête, l'heure est toujours à la reconstruction sur certains parcs. Il témoigne.

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"C'était un énorme tas de ferraille, il y en avait jusque-là". Éric Cailloce tend le bras au-dessus de son épaule. "Tout était mélangé, il y a des poches que l'on n'a jamais retrouvées". En parcourant son parc ostréicole situé dans le golfe du Morbihan, il fouille dans la vase. "Comme celle-là, regardez". Il plonge les mains dans la vase et tire la poche métallique. "Une fois qu'elles touchent le sable, c'est foutu".

Le parc ostréicole d'un hectare d'Éric Cailloce porte encore les stigmates de la tempête Ciaran. Des poches d'huîtres, il en a perdu plusieurs centaines dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023. Bilan : près de 50 000 euros de pertes.

On n'a vraiment aucune illusion

Samuel Durand, ostréiculteur

Un an plus tard, l'heure est toujours à la reconstruction. Éric Cailloce a réinvesti 20 000 euros dans l'achat de matériel. "Des tables qui auraient pu durer encore cinq ans, on a été obligé de les changer", explique-t-il. Pour éviter que les tables bougent de nouveau, il a consolidé leur piètement avec des barres de renfort. "On a rajouté des pieux à chaque coin de table".

Il y a un an, la tempête Ciaran ravageait la Bretagne : des forêts défigurées, un réseau électrique endommagé 

Éric Cailloce espère aujourd'hui bénéficier du dispositif de soutien mis en place pour indemniser les professionnels sinistrés. Ostréiculteur comme lui, Samuel Durand l'espère également, mais craint de ne rien pouvoir toucher. "On n'a vraiment aucune illusion", explique-t-il, "car malheureusement toutes ces aides d'urgence sont toujours fabriquées de la même manière, c'est fait pour qu'on ne puisse pas les toucher". L'ostréiculteur de La Trinité-sur-Mer développe : "Il y a des taux de destruction qui sont tels pour prétendre aux aides, que seuls ceux qui sont les plus touchés en profitent".

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S'adapter aux événements climatiques

La tempête Ciaran a laissé des traces, et laisse de nombreuses questions pour s'adapter à des phénomènes climatiques qui seront plus nombreux, et plus intenses. "Aujourd'hui nous sommes habitués à travailler sur des tables, avec des poches, peut-être que demain il faudra travailler différemment", estime Philippe Le Gal, le président du Comité national de la conchyliculture. "C'est pour cela qu'on mène différentes études et différentes expérimentations, notamment sur des filières en mer, sur de nouvelles techniques. On est obligés de s'adapter, on n'a pas le choix. Notre profession a toujours été sur le trait de côte, et a toujours dû s'adapter".

Une cinquantaine d'ostréiculteurs du Morbihan ont été touchés par la tempête Ciaran. Ils espèrent, un an après, passer un hiver moins tempétueux.

 

(Avec Yohann Etienne)

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