Les ostréiculteurs ont subi, eux aussi, les vents violents de la tempête Ciaran. Dans le Morbihan, l'heure est aux premiers constats. Si certains ont été relativement peu impactés, pour d'autres en revanche, c'est l'intégralité de leur parc à huîtres qui a été dévastée. Une situation compliquée à gérer qui va entraîner des frais imprévus et beaucoup de travail dans les semaines à venir.
La tempête Ciaran a provoqué d'innombrables dégâts et parmi eux, des ravages sur les parcs à huîtres. Celui d'Eric Cailloce est sens dessus dessous : un hectare entièrement détruit à Locmariaquer, situé à la pointe du Golfe du Morbihan et donc peut-être encore plus exposé.
En arrivant sur zone, l'ostréiculteur n'a pu que constater les dégradations, plus visibles encore avec les faibles coefficients de marée de cette semaine. "On voit toutes nos tables qui sont en Tour Eiffel on va dire. C'est un monticule. On ne sait pas par où commencer quand on voit un tel amas de ferraille, explique-t-il. Et puis les poches d'huîtres sont éventrées, pleines de sable ou parties loin. C'est impossible de savoir combien de temps il nous faudra pour tout remettre en état" se désole Eric Cailloce.
On ne sait pas par où commencer quand on voit un tel amas de ferraille
Eric CailloceOstréiculteur dans le Morbihan
30% de la production perdue
L'ostréiculteur estime que 30% de sa production est perdue : "30%, ça fait quand même mal, sans compter toute la ferraille entremêlée. C'est plutôt ce dégât matériel là qui va nous coûter très cher. Une table, aujourd'hui, il faut compter entre 50 et 55 euros. Quand il y en a cinq à remplacer, ça va. Mais s'il y en a 400, ça va piquer" conclut-il.
"On n'est pas au bout de nos peines"
Dans la rivière de Crac'h en revanche, les dégâts sont moins importants mais la tempête Ciaran a quand même semé la pagaille dans les parcs.
Poches à huîtres renversées ou parties au large, le travail s'annonce conséquent. Un nouveau coup dur dont les ostréiculteurs se seraient bien passés, comme en témoigne Samuel Durand, le président de la fédération conchylicole : "La situation n'est pas catastrophique dans tous les secteurs mais tous les secteurs sont touchés, relève-t-il. Donc il y a du travail partout et on n'est pas au bout de nos peines, d'autant que ce n'est pas la première tempête. On a eu une très forte submersion avec la tempête Céline qui a provoqué de la casse matérielle sur nos chantiers à terre, et maintenant c'est le tour des parcs en mer, donc ça fait une accumulation".
Se retrousser les manches
Malgré tout, il se veut rassurant : "On aura quand même des huîtres à proposer à nos clients à Noël mais ça fait du travail en plus au mois de novembre où on a autre chose à faire".
Pour les ostréiculteurs du Morbihan, il faut désormais se retrousser les manches pour tout remettre en état le plus rapidement possible, avant d'attaquer les préparatifs de Noel. En espérant qu'une nouvelle tempête ne vienne pas compromettre tous leurs efforts.
(Avec Isabelle Rettig)
