Viols durant le sommeil et menaces sur son ex compagne, l'homme reste en détention provisoire

Un habitant d'Allaire, dans le Morbihan, est accusé de multiples menaces - dont certaines avec armes - envers son ex-épouse, ainsi que de viols durant son sommeil. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé, ce vendredi 13 septembre 2024, son maintient en détention provisoire.

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La voisine du couple avait donné l'alerte le 31 août 2024. Dans la nuit, elle avait recueilli la compagne enceinte du prévenu. Cette dernière disait avoir "très peur" puisqu'elle venait d'être "menacée avec une arme de poing" et de subir des "violences". L'homme, qui fêtera bientôt ses 40 ans, avait été "interpellé avec difficulté" : un pistolet à impulsions électriques avait dû être employé par les gendarmes pour le maîtriser alors qu'il avait 1,32 g d'alcool par litre de sang.

Une machette, un fusil de chasse sous-marine et une arme semi-automatique avaient été découverts lors de la perquisition de son domicile. Sa compagne, entendue, avait expliqué qu'après avoir passé "un été plutôt calme", son compagnon était ce jour-là "sorti prendre l'air au volant" car il était "énervé".

À son retour, il avait déclaré qu'il allait "redevenir le Fred d'avant", tout en posant un pistolet sur la table. "Il ne faut plus que tu voies ta famille", lui avait-il lancé, avant de retourner dans la voiture avec son arme. Sa compagne était ensuite "venue discuter" et l'avait de nouveau rejoint plus tard dans la nuit pour lui demander une cigarette. Il s'était alors "réveillé en sursaut" et avait "pointé une arme sur elle" avant de se rendormir dans le véhicule. Le lendemain, il s'était "excusé" auprès d'elle.

Des insultes et violences à répétition

Lors d'un appel à son cousin, le mis en cause avait également "insulté la fille" de sa compagne sans raison, et il s'en était aussi "pris à sa famille" en disant qu'ils pouvaient "tous crever". Il avait ensuite "balancé" un matelas. La jeune femme avait alors fait "une crise de panique", mais avait été "interdite de sortir pour respirer".

Devant les gendarmes, elle est aussi revenue sur trois épisodes de violences antérieurs. Les militaires étaient en effet intervenus en mai 2023, le jour où il lui avait jeté une boîte à sucre en métal alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool : elle avait dû être emmenée aux urgences pour une crise de tétanie.

L'homme s'était aussi vanté dans le quartier d'avoir "mis une balle dans la tête de son chien", mais a indiqué aux juges que l'animal se trouvait en réalité dans un refuge en Maine-et-Loire. Entre-temps, son ex-épouse avait été entendue et avait décrit "des insultes, des menaces de viol collectif et des violences physiques".

Elle avait d'ailleurs eu "une fracture de la pointe lombaire" après avoir été "balancée sur le lit". En août 2023, il l'avait cette fois "étranglée si fort" qu'elle avait "perdu connaissance". La fille du mis en cause avait dû s'interposer pour la "sauver".

Des soupçons de "viols durant le sommeil"

Au cours de ce début d'instruction, son ex-épouse avait aussi décrit "des viols dans son sommeil" et "une sodomie qu'elle ne voulait pas". Une autre ex-compagne lui aurait aussi confié avoir "subi des assauts sexuels", a complété la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.

Le prévenu est mis en examen pour sept chefs d'inculpation différents : des viols et des violences, parfois commises "en présence de mineurs". Dans ces conditions, un juge des libertés et de la détention (JLD) de Lorient avait donc décidé, le 2 septembre 2024, de le placer en détention provisoire.

En garde à vue, le 30 août 2024, l'homme avait toutefois indiqué qu'il ne se souvenait de "rien" : il ne savait pas "pourquoi" il avait "sorti une arme" et menacé de "redevenir violent". Il a par la suite "reconnu les faits" et admis "une pénétration pendant le sommeil" de son actuelle conjointe... avant de finalement "revenir" sur ses aveux.

La fracture subie par son ex-épouse était due au fait qu'elle avait en réalité "glissé sur un t-shirt qui traînait" et qu'elle présentait "une fragilité préalable du coccyx". Il avait enfin admis lui avoir donné "une grosse gifle" mais n'avait "pas de souvenir" de l'avoir "étranglée". Il contestait par ailleurs "les viols" dénoncés par son ex-femme.

Un maintien en détention

Devant le juge d'instruction, cet homme qui vit de l'Allocation de retour à l'emploi (ARE), a expliqué avoir "un problème d'alcool depuis au moins dix ans" : il n'a "jamais suivi de soins" mais "personne ne [lui] a jamais rien dit".

Il souhaite désormais s'installer dans le Calvados, chez sa mère, pour "rassurer la justice sur toute pression éventuelle", avait plaidé Me Nathalie Ferreira de Sousa, son avocate. "Il est tout à fait conscient de l'éloignement avec ses enfants et tout à fait capable d'une interdiction de la Bretagne", avait-elle plaidé pour solliciter l'infirmation de la décision de placement en détention.

Mais "dans cette procédure criminelle, la peine encourue est lourde et sa situation n'offre pas toutes les garanties nécessaires à sa représentation en justice", s'était inquiété l'avocat général à propos de cet homme "sans emploi et sans ressources".

"J'espère sortir au plus vite, c'est pas en restant enfermé que je vais trouver du travail", avait pour sa part déclaré le mis en cause. Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes l'a maintenu en détention provisoire.

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