Alors que la flambée des coûts de l'énergie contraint certaines boulangeries à mettre la clé sous la porte, certains décident d'ouvrir leur commerce. Comme à Calan, une commune de 1 200 habitants située dans le Morbihan. Deux frères jumeaux viennent de lancer leur propre affaire, avec l'aide de la municipalité. Une ouverture très attendue par les habitants.
Kyllian et son frère Joris, font la paire. Deux jumeaux et la même passion pour leur métier !
Alors que l'un s’attelle à réaliser les pâtisseries, l'autre sort sa première fournée de baguettes. Car c'est le grand jour : ils ouvrent dans la commune de Calan, dans le Morbihan, leur propre boulangerie, à seulement 23 ans. Un vrai défi dans un contexte économique difficile pour la profession avec parfois des commerces qui mettent la clé sous la porte.
Souvenez-vous, en janvier dernier, le Collectif pour la survie de la boulangerie et de l’artisanat, avait organisé une marche de la place de la Nation vers le ministère de l’Économie à Paris, afin de réclamer l’accès au bouclier tarifaire « pour tous les artisans ».
Boulangerie, bar-tabac et cabinet médical
Mais pas question de broyer du noir pour les deux gérants qui se disent très fiers de leur parcours professionnel. Quand ils ouvrent les volets roulants, à 6h30, le retour des premiers clients est encourageant.
C’est vrai qu’au quotidien depuis un an, c'est compliqué ici, d’autant plus que la boulangerie est un lieu de rencontre. On est super contents qu’ils soient là.
Une cliente
La municipalité a accompagné ce projet en investissant 330 000 euros entre le rachat des murs et les travaux de rénovation de la boulangerie. Un effort financier considérable, mais indispensable pour la vie du village.
"C'est vraiment un élément essentiel pour la dynamisation de notre commune. On est en pleine croissance démographique. Ce qu'on nous demande après l'école, c'est la boulangerie, le bar tabac et un cabinet médical " explique Yann Guiguen, le maire de Calan.
limiter les coûts de l'électricité
Les deux frères jumeaux le savent, cette ouverture est à contre-courant du contexte hausse des prix de l’énergie. Mais ils tentent de réduire la facture, notamment en adaptant leurs horaires de cuisson.
On a réussi à négocier un bon contrat avec notre fournisseur d'électricité et puis on va travailler de 3 heures à 6 heures du matin, quand le coût est moins cher.
Joris Blayo,artisan boulanger
Les deux frères profitent également d’un loyer modéré de 800 euros par mois et la possibilité de bénéficier d’achats groupés d’énergie de la commune. Reste à faire leur preuve et trouver du personnel pour les aider à la vente en magasin.