Les représentants des syndicats agricoles appellent à une mobilisation générale ce jeudi. Dès 17h, opérations escargot et manifestations sont prévues devant les préfectures des départements bretons. Le mouvement devrait être particulièrement suivi dans les Côtes d'Armor.
Pas assez de prix, trop de normes, les paysans bretons continuent d'afficher leur inquiétude. Ce jeudi, les agriculteurs seront à nouveau mobilisés pour faire entendre leur mal-être et leurs revendications, à travers une action appelée "Nuit de la détresse", laquelle aura lieu dans toutes les régions de France. Tous réclament "des actes" au gouvernement afin de pouvoir pérenniser leur activité. Ce 2 juillet, plusieurs opérations escargot et des manifestations débuteront à partir de 17h. Dans les Côtes d'Armor, plusieurs convois partiront de Loudéac, Guingamp, et Lamballe convergeront vers Saint-Brieuc. 500 tracteurs sont attendus sur place ainsi que Xavier Beulin le porte-parole de la FNSEA. A Rennes, c'est à partir de 21h qu'une opération escargot aura lieu. 200 tracteurs ont rendez-vous devant la préfecture à Beauregard.Parmi les revendications des agriculteurs, il y a la simplification administrative. Aujourd'hui, un chef d'exploitation peut consacrer la moitié de son temps à ses papiers, dans son bureau. Il doit répondre à des normes pour toucher les subventions européennes de la PAC, la politique agricole commune. Les contrôles génèrent souvent du stress. Cette semaine, la chambre d'agriculture organisait une journée "contrôle sans stress" chez un éleveur en l'Ille-et-Vilaine.
B. Le Vaillant, S. Lenauld, C. Pierret / avec Hervé Juguet, exploitant agricole - Philippe Le Boulaire, contrôleur DDTM 35
Des accords, mais pas de résultats
Un accord négocié il y a 15 jours sur la viande de boeuf au ministère de l'Agriculture n'a pour l'instant pas encore permis de faire remonter les prix au niveau qui avait été fixé.Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a demandé mercredi au médiateur des relations commerciales agricoles de contrôler ces accords, pour voir si les différentes parties ont tenu leurs engagements d'augmenter les prix payés aux éleveurs, notamment les industriels et la distribution. Mais si des accords ont été passés, les agriculteurs tardent à en voir les résultats, d'où leur colère. "Les cours du porc devaient progresser toutes les semaines, avant-hier le cours au cadran a baissé", dénonce Jean-Paul Goutines (FRSEA Pays-de-la-Loire). Quant à l'accord sur la viande bovine, "certains rares abattoirs ont effectivement appliqué une hausse sur certains types d'animaux, mais d'une façon générale, la hausse n'a pas été appliquée", explique-t-il."Comment ne pas se sentir trahis alors que tous les opérateurs et les distributeurs, en présence du ministre, ont juré, la main sur le coeur, que les producteurs seraient mieux payés demain"", ajoute le responsable syndical. Désormais, après la production porcine, puis la viande bovine, la production laitière est entrée à son tour dans la crise.
Des actions ont déjà été menées hier soir. Dans le Finistère, des enseignes de la grande distribution ont été la cible de tags avec les mentions "Voleurs", "Mangeons français", "Achetez VPF", "J-13", "On ne rigole plus", "Marges pour tous", notamment à Quimper et dans la périphérie de Brest, selon la police.