Le scandale des oeufs contaminés au fipronil touche sept pays européens dont la France. Cinq établissements français d'ovoproduits ont reçu des lots contaminés des Pays-Bas et de Belgique. Les producteurs d'oeufs craignent une éventuelle méfiance des consommateurs.
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Depuis quelques jours, un scandale alimentaire semble se dessiner avec la contamination de millions d'oeufs au fipronil. Chaque jour voit son lot de révélations. Mardi soir, le ministère de l'agriculture annonçait que cinq établissements d'ovoproduits dont un dans le Morbihan avaient importé des lots d'oeufs incriminés des Pays-Bas et de Belgique. Des enquêtes de traçabilité sont en cours pour "identifier la destination des produits déjà expédiés et susceptibles d'être contaminés" a précisé Fany Molin, porte-parole de la direction générale de l'alimentation (DGAL) au ministère, en charge de ce dossier.
"Achetons français"
"On se fait avoir par des concurrents européens qui ne respectent pas les mêmes règles". Pour Didier Goubil, président du groupe avicole à la chambre régionale d'agriculture Bretagne, les éleveurs pourraient bien payer à terme les pots cassés. Le représentant agricole s'insurge contre "les transformateurs qui vont chercher les produits ailleurs alors qu'on en a des bons chez nous ... tout ça pour quelques centimes de moins. Ils ne tiennent pas compte des attentes de qualité et de traçabilité des consommateurs mais plutôt de leur compte en banque".
"On est un pays à haute sécurité sanitaire. Donc, continuons à acheter Français, à manger Français et tout ira bien" résume de son côté Patrick Hamon, président section oeufs de la FDSEA 22.
Les producteurs d'oeufs bretons appliquent les normes européennes et ne traitent pas leurs poulaillers avec des insecticides interdits. Ils déplorent une telle affaire et s’inquiètent des répercussions qu’elle pourrait avoir sur la vente des œufs en batterie … déjà mise à mal.
Intervenant : Patrick Hamon, président section oeufs FDSEA 22, producteur à Saint-Martin-des-Prés (22)
Le ministère de l'Agriculture a indiqué ce mardi son intention de "diligenter une enquête chez tous les éleveurs" pour vérifier qu'il n'y aurait pas de contaminations "provenant de l'utilisation par les exploitants français du produit frelaté".
Les oeufs en rayon non concernés
Les lots susceptibles d'avoir été contaminés au fipronil, cet insecticide dont l'usage sur les animaux destinés à la consommation est interdit en Europe, ne concernent que des ovoproduits. Même si ces ingrédients à base d'oeufs servent principalement à la fabrication de plats préparés, de pâtes intégrés et de la pâtisserie industrielle, comme des brioches, les producteurs sont inquiets de la répercussion d'une telle crise auprès des consommateurs. Ces derniers pourraient bouder un certain temps les oeufs en coquille de la grande distribution, ce qui pourrait être "un coup de trop dont la profession se serait bien passé" selon Didier Goubil. Pour autant, le responsable agricole se veut serein "la grippe aviaire nous a plus inquiété. Dans cette crise actuelle, on sait qu'ici le risque est moindre".
Des producteurs déjà fragilisés
En février dernier, les producteurs d'oeufs bretons poussaient un cri d'alarme. L'inquiétude grandissait face à la baisse des ventes des oeufs en batterie. Plusieurs enseignes de la grande distribution les suppriment de leurs rayons. La filière qui a beaucoup investi pour mettre aux normes les cages est aujourd'hui fragilisée. La Bretagne avec 20 millions de poules produit 6 milliards d’œufs, soit plus de 40% de la production française. C'est la première région productrice de France.
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