Un engin artisanal a explosé dans la nuit de lundi à mardi, soufflant la porte d'entrée en verre de la société Variscan Mines, à Orléans. Des inscriptions en breton ont été taguées sur les murs. L'acte a été revendiqué. En Bretagne, Variscan dispose de 7 permis de prospection, contestés localement.
"Diwall ta Variscan" (Fais gaffe, Variscan). Signé "NHU".
Voici la revendication et la signature en breton retrouvées taguées sur les murs de la société Variscan, située sur le campus universitaire d'Orléans-La Source.
Les inscriptions et les dommages sur la porte d'entrée en verre soufflée ont été découverts mardi matin par la femme de ménage et les employés de cette société minière. L'enquête pour dégradation de biens a été confiée par le parquet à la DIPJ (Direction Interrégionale de la Police Judiciaire) d'Orléans. Les démineurs de la sécurité civile de Versailles se sont rendus sur place, en début d'après-midi, pour s'assurer qu'aucun autre engin explosif ne se trouvait aux abords des locaux.
Des projets d'extraction minière contestés en Bretagne
Variscan Mines est spécialisée dans la prospection minière. Fondée en 2010 par des anciens du BRGM, elle est détenue à 100 % par des capitaux australiens.En Bretagne, la société dispose de six permis de prospection dans le Morbihan et les Côtes-d'Armor. Des projets qui font face à une opposition déterminée de plusieurs associations qui ont contesté en justice les méthodes de prospection employées par Variscan Mines.
Une signature NHU
Mardi soir, le site 7Seizh affirme avoir reçu un courrier de revendication bilingue (breton/français) de l'action contre Variscan et signé des "combattantes et combattants du N.H.U", Ni Hon Unan (Nous-mêmes). Ils écrivent que "Variscan et l'Etat français entendent faire de la Bretagne une nouvelle “province minière” (...) Ils n'ont pas compris que nous sommes encore et que nous resterons un peuple, un pays vivant qui ne se couche pas face aux gouvernants et aux puissances de l’argent".Ils ajoutent "Nous ne sommes que l’écume rageuse d’un ras le bol généralisé, prête à faire comprendre par l’action clandestine que notre terre n’est pas à vendre et que nous n’attendons maintenant plus qu’une chose de l’Etat français : qu’il dégage", terminant par "Voici l’avant goût de notre colère."
Photos La République du Centre - Images d'archives
Récit : G. Raoult