Le "oui mais" du Comité national de l'agriculture biologique aux serres chauffées

Le Comité national de l'agriculture biologique a décidé d'autoriser l'utilisation de serres chauffées en agriculture bio, tout en encadrant leur utilisation. Il n'y aura pas de commercialisation de fruits et légumes bio produits en France entre le 21 décembre et le 30 avril.
 

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Le débat faisait rage depuis plusieurs mois et le Comité national de l'agriculture biologique était appelé à trancher ce 11 juillet.

Le CNAB a finalement décidé d'autoriser l'utilisation de serres chauffées en agriculture bio, tout en encadrant leur utilisation. Il n'y aura pas de commercialisation entre le 21 décembre et le 30 avril de fruits et légumes bio produits en France.


"Décision de compromis" selon le Ministère


"La filière a pris une décision sur une position de compromis que je leur ai proposée", a déclaré le ministre Didier Guillaume. 
 
"Il ne peut pas y avoir de contre-saisonnalité en bio, on ne mange pas des produits bio l'hiver, à contre-saison", a déclaré le ministre"Il n'y a pas de surtransposition de règles européennes: le chauffage des serres est autorisé en Europe, il reste autorisé en France."

Enfin, le chauffage des serres se fera à partir de 2025, "avec des  énergies renouvelables", a fait valoir Didier Guillaume, une obligation à effet immédiat pour "toute serre construite aujourd'hui".

"L'objectif, c'est que ce soit une décision européenne", a-t-il indiqué, alors que les partisans du chauffage des serres craignaient notamment des "distorsions de concurrence" avec certains voisins de la France, comme l'Espagne.
 

La Fnab pointe la pollution générée par le chauffage des serres

   
Les acteurs historiques de l'agriculture bio, Fnab (Fédération nationale de l'agriculture biologique) et Synabio (syndicat de l'agroalimentaire bio) réclamaient l'interdiction du chauffage et de la production de fruits et légumes bio hors saison, dénonçant la volonté de certains producteurs de fruits et légumes d'"industrialiser" la filière et de trahir l'esprit du bio.


Ces derniers n'ont eu de cesse de mettre en avant la demande toujours plus forte du consommateur et le fait que le règlement européen ne ferme pas explicitement la porte au chauffage des serres en agriculture biologique, craignant, en cas d'interdiction du chauffage, des "distorsions de concurrence" avec les voisins de la France.

Ils pointent également un marché déficitaire. Selon l'agence bio, 78% des tomates, 70% des concombres et 69% des courgettes sur les étals français venaient ainsi de l'étranger en 2017.
    
Au-delà d'une explosion des volumes, la Fnab pointait la pollution générée par le chauffage des serres
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S'appuyant sur une étude de l'Ademe, ils soulignaient qu'une tomate produite sous serre chauffée émettrait, avec 2,2 kilos de CO2 pour un kilo de tomates, sept fois plus de gaz à effet de serre qu'une tomate produite en France en saison et près de quatre fois plus qu'une tomate importée d'Espagne.

 
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