Les prélèvements réalisés sur la nappe verte fluorescente découverte le 17 février à Penmarc'h sont en cours d'analyse. La piste des hydrocarbures a été écartée. L'origine de ce phénomène inédit pourrait être dû à un déséquilibre du plancton.
Ce sont des riverains de la côte de Penmarc'h qui l'ont découverte le vendredi 17 février 2023. Une nappe extrêmement étendue "jaune, verte, fluorescente" selon les promeneurs, longeait le littoral bigouden et s'insinuait dans les criques.
Depuis de nombreuses années, Yvonne Brusq a l'habitude d'arpenter les chemins côtiers de la Baie d'Audierne avec son chien. Elle n'avait jamais croisé un tel paysage.
J'ai été très étonnée de la couleur de la mer, elle était vert anis. Dans les petites criques, il y avait de la mousse verte. Je vis sur la côte depuis de nombreuses années, je n'avais jamais vu ça. Jamais.
Yvonne Brusq, habitante de Penmarc'h
Les habitants ont alerté la mairie de cet étrange phénomène. Inconnu à ce jour.
Gwénola Le Troadec, maire de Penmarc'h a aussitôt appelé pompiers, gendarmerie et préfecture. Sur place, l'édile a pu constater le caractère inédit de cette nappe et a fait procéder à des prélèvements.
Des photos aériennes de la Marine nationale ont permis de préciser que la nappe s'étalait sur huit kilomètres de long et plus d'un kilomètre de large.
Deux phénomènes bizarres : la couleur et la saison
"Pourquoi a-t-on en plein hiver cette nappe jaune, verte, épaisse sur huit kilomètres de long, sans tempête ?" s'interroge la maire de Penmarc'h. "Cela ne ressemble pas à ce que l'on connaît en cette saison".
Par mesure préventive, la baignade, les sports de glisse, la pêche maritime professionnelle et la pêche à pied ont été interdits sur les communes de Penmarc'h, Plomeur, Saint-Jean-Trolimon et Tréguennec par arrêtés préfectoral et municipaux.
"On est dans un principe de précaution. On espère pouvoir lever ces interdictions très rapidement" précise Gwénola Le Troadec.
Pour l'heure, trois prélèvements ont été effectués. Les laboratoires d'Ifremer à Concarneau en lien avec les services de la préfecture analysent actuellement ces prélèvements.
A priori la piste des hydrocarbures est écartée. Pour autant, il reste une suspicion de pollution d'un organisme ou d'un plancton. Ce plancton pourrait-il être toxique pour l'homme ou le milieu marin ?
De nouveaux prélèvements ont été réalisés ce lundi 20 février. En fonction des résultats des analyses, les interdictions de baignade et pêche à pied pourraient être levées dans les prochains jours. Les promeneurs ont toujours le droit d'arpenter les plages.