Le Stade rennais accueille son voisin et rival le FC Nantes ce dimanche 11 avril à 13 heures, au Roazhon Park. Certes, le public sera absent. Mais le derby ne manquera pas de saveur. Les deux équipes doivent gagner, Rennes pour une place en coupe d'Europe, Nantes pour le maintien.
Souvenez-vous, c’était le 31 janvier 2020, dans le monde d’avant. Le dernier derby en date au Roazhon Park. Dans un stade bouillant et plein comme un oeuf, le Stade rennais l’emportait au bout du suspens avec deux buts inscrits dans les arrêts de jeu.
Une fin de partie entrée dans la légende. Alors que la foule est en délire, deux émotions s’opposent sur le bord de la touche : la folie rennaise d’un côté, avec un Julien Stephan qui court dans tous les sens, et le chaos nantais de l’autre, avec un Christian Gourcuff engoncé dans son siège. "En quarante ans de carrière, je n’ai jamais vu ça !", déclarera le coach nantais de l’époque, qui a aussi entraîné Rennes auparavant.
Ce dimanche, on ne promet pas un tel scénario. Mais voici pourquoi Rennes doit et va gagner ce 80e derby.
Ne pas être lâché dans la course à l’Europe
A 7 journée de la fin du championnat, le Stade rennais est 7e au classement, à 3 points de Marseille et 4 de Lens. S’il perdait ou même faisait match nul contre Nantes, les Rouge et Noir pourraient se retrouver à 7 points de 5e place, synonyme de qualification pour une coupe d’Europe. Un véritable gouffre. Le club breton pourrait alors presque dire adieu à l’Europe, lui qui cette saison – on l’a déjà un peu oublié ! – disputait la Ligue des Champions et avait renforcé son effectif pour jouer les premiers rôles dans le championnat.
Une victoire est donc indispensable pour ne pas se laisser distancer, et même avec un peu de chance combler le trou qui sépare le stade rennais des équipes qui le précèdent.
Bruno Genesio, l’homme qui aimait et gagnait les derbys
Bruno Genesio, l’entraîneur de Rennes depuis un mois, s’y connaît en matière de derby. Pur lyonnais, il a vécu l’intensité des derbys les plus chauds en France, les fameux Lyon-Saint-Etienne.
"Je connais l'importance d'un derby pour les joueurs, les supporters, le club, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse d’avant-match. Je sais que ça implique d'autres valeurs que les valeurs technique, tactique et photographique du classement (…) Il y a une sorte de folklore autour des derbys. On fait ce métier pour vivre ce genre de matches".
A la tête de l’olympique lyonnais, Bruno Genesio a montré qu’il savait manœuvrer ce genre de matches si particuliers. Avec 5 victoires, un nul et deux défaites, le bilan de ses 8 confrontations avec le grand rival Saint-Etienne est positif…et même plutôt flatteur, si l’on se souvient du 5-0 infligé aux Stéphanois à Geoffroy-Guichard en janvier 2018.
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— Stade Rennais F.C. (@staderennais) April 10, 2021
Retour sur la conférence de presse d'avant-match de Bruno Genesio & @BourigeaudB29. ?
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Nantes, une équipe en plein doute
La semaine dernière, le FC Nantes « a pris un coup sur la tête », de l’aveu même de son entraîneur Antoine Kombouaré, lors de sa défaite à la Beaujoire face à Nice. Les canaris sont englués à la 19e place du classement, ils sont aux abois. Le spectre d’une nouvelle relégation se fait de plus en plus pressant sur la maison jaune.
C’est donc une équipe en plein doute que vont affronter les Rouge et Noir. D’ailleurs, si l’on ne prenait pas en compte la notion de derby, ce duel s’annoncerait comme assez déséquilibré et serait considéré comme une formalité pour Rennes. Quand le 7e reçoit le 19e, c’est la logique même.