Environ deux cents militantes féministes, issues de diverses associations de l'hexagone, se réunissent à l'Université Rennes 2, ce 22 et 23 janvier, en vue de construire une coordination nationale, et de préparer la journée internationale du 8 mars ainsi qu' un mouvement de "grève féministe".
Beaucoup de jeunes femmes, quelques personnes trans et quelques "cheveux gris" comme sont appelés parfois les retraités dans les assemblées militantes, ont pris place dans les amphithéâtres de l'Université Rennes 2. Les réunions s'annonçaient non-mixtes et la consigne a été respectée.
Au cœur des discussions, deux thèmes: la préparation de la journée du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, avec le lancement d'une "grève féministe", et la volonté de lutter contre l'extrême droite.
"Le féminisme comme outil contre l'extrême droite"
"Nous pensons que les idées d'extrême droite nous menacent directement, elles sont pour nous un danger immédiat", affirme Constance, du collectif national "Toutes des femmes". Parmi les craintes évoquées, la remise en cause du droit à l'avortement et les violences que peuvent subir les femmes migrantes. La coordination en appelle ainsi à une solidarité féministe, présentée comme un rempart contre l'extrême droite.
Avec près de 90 associations réunies, une soixantaine dans les amphithéâtres et une trentaine connectées en visioconférence, se mettre d'accord est-il possible?
On est toutes là pour la même cause: faire tomber le patriarcat. On se comprend et on sait pourquoi on est là, aujourd'hui. Il n'y a pas forcement de différences entre les collectifs.
Paulinemouvement "Nous toutes", Ille-et-Vilaine
Grève féministe
Sur les bancs de l'Université Rennes 2, les associations planchent aussi sur le lancement d'une "grève féministe", sur le modèle de celles suivies dans d'autres pays, notamment en Espagne. Tous les salariés, femmes et hommes, seraient ainsi invités à ne pas travailler le 8 mars, afin de se consacrer à des actions en faveur de l'égalité salariale femme-homme et de la lutte contre la précarité des femmes, perçue comme le terreau qui permet aux violences physiques contre les femmes de s'exercer.
L'une des raisons pour lesquelles il y a autant de féminicides, c'est qu'il y a une dépendance économique des femmes vis-à-vis des hommes qui parfois les empêche de quitter un foyer violent.
Lisamouvement "Féministes révolutionnaires", Paris
Les militantes souhaitent lancer cet appel à la grève pour le 8 mars 2022.