Il n’a pas le droit de vote, et voudrait bien que ceux qui l’ont, s’en servent. A 17 ans Simon Groseille a donc décidé de faire des vidéos sur les candidats de passage en Bretagne et leurs militants. Il prouve ainsi que tous les jeunes ne se désintéressent pas de la politique.
42 % des 18-24 ans n’ont pas voté au premier tour de l’élection présidentielle. Simon , lui, aurait bien aimé pouvoir y aller. A 17 ans ce jeune Brétilien, passionné de politique, s’inquiétait des chiffres de l’abstention qui s’annonçaient très élevés.
Moi je voulais que tout le monde vote car c’est un droit fondamental
Simon Groseille
En février 2022 il décide donc de lancer une chaîne Youtube consacrée aux élections, aux candidats et aux militants de tous les partis en lice.
« Y’a des gens qui aimerait voter et qu’ils ne peuvent pas, et y’en a qui peuvent et qui n’y vont pas. ».
A tout juste 17 ans Simon a une conscience du devoir politique déjà ben aiguisée.
« Moi je voulais que tout le monde vote car c’est un droit fondamental et je me suis dit que ce que je pouvais faire c’était d’informer les gens. »
Dans une vidéo qui ne manque pas d’humour, il annonce son « projet exceptionnel »
Rencontrer les candidats et les militants pour comprendre
Pour intéresser ses camarades à la politique, et pour se faire sa propre opinion, Simon décide d’aller rencontrer les candidats et leurs militants sur le terrain. « Aller voir les militants, qui sont souvent invisibles, et aller comprendre qui ils sont, c’est intéressant » explique le jeune homme.
Le reporter en herbe va ainsi assister à tous les meetings des candidats qui font le déplacement en Bretagne. D’abord Yannick Jadot, puis Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Nathalie Arthaud.
Les tournages commencent bien avant le rendez-vous officiel, quand les militants sont dans les préparatifs. Sur chaque meeting, Simon a tourné pendant 4 ou 5 heures. « C’était épuisant mais ça m’a beaucoup plu ».
Et à chaque fois il a réussi à s’adresser directement au candidat. « Au début c’était difficile de faire sa place, d’interpeller les candidats au milieu de beaucoup de vrais journalistes ».
Une fois le tournage achevé, Simon se consacre au montage, tous les soirs en rentrant du Lycée. « Pour chaque meeting j’ai dû passer environ 20 heures étalées sur 2 semaines ». Un travail long et parfois fastidieux, que Simon a accompli avec beaucoup de sérieux
Au final, il a réussi à mettre en ligne 5 épisodes d’une trentaine de minutes chacun.
Se faire inviter dans une émission radio pour rencontrer les piliers de l'extrême droite
Les trois autres têtes d’affiche nationales, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour ne sont pas venus dans notre région, et n’auront donc pas de vidéo sur la chaîne de sim_lebreton.
Cependant, bien décidé à se faire une idée précise, Simon est allé jusqu’à Paris pour rencontrer, en chair et en os, les deux poids lourds de l’extrême droite.
Et pour s’adresser à eux, le jeune Breton a fait usage de malice. Il s’est porté candidat auprès de la radio Europe 1 pour participer au grand Oral des présidentielles. Retenu par le média, il a pu assister à l’émission dans laquelle étaient invités Le Pen et Zemmour et a pu ainsi poser une question à la candidate du rassemblement national.
Simon est revenu avec le sentiment que ces deux candidats sont « très refermés sur eux-mêmes. Ils ne vont que là où ils sont bien accueillis. C’est sûrement pour ça qu’ils ne sont pas venus en Bretagne » s’avance-t-il. Le jeune homme a tout de même été marqué par sa rencontre avec marine Le Pen. « Madame Le Pen sourit tout le temps, elle essaie d’être gentille avec tout le monde mais on voit qu’elle fait cela pour être élue. Elle a compris qu’elle devait se différencier de son père », analyse le jeune journaliste politique.
Un premier tour pas étonnant mais inquiétant pour le jeune citoyen
«Je ne suis pas surpris par les résultats du premier tour» dit calmement l'adolescent. «On voit bien que les gens ont peur et ça explique les votes aux extrêmes ». S'il n'est pas étonné, Simon n'en n'est pas moins inquiet. « Ca m'inquiète de voir l'extrême droite au second tour car ça peut faire des dégâts ». Et quand on lui demande de préciser sa pensée, il ajoute « Le Pen est proche de Poutine et ça peut changer la face du monde. Ca va créer des différences avec l'Union Européenne et le reste du monde ».
Simon était prêt à continuer son travail, mais les deux candidats qualifiés n'ont pas prévu de venir en Bretagne. Il n'y aura donc pas de vidéos d'entre deux tours.
Par contre le jeune journaliste politique envisage de poursuivre sa mission d'information à l'occasion des élections, législatives régionales et européenne.
Il ne reste plus qu'à espérer que Simon atteigne son noble objectif : susciter l'intérêt des jeunes pour la politique.