Au vu des excellents résultats annuels du groupe PSA, le patron du constructeur automobile Carlos Tavares, a annoncé ce mardi une prime exceptionnelle de 3 810 euros brut pour ses salariés français, qui gagnent jusqu'à deux fois le Smic. Les syndicats se réjouissent mais relativisent l'annonce.
Des résultats annuels "historiques", selon Carlos Tavarès, le patron du constructeur a notamment enregistré un bénéfice net record pour 2018, en hausse de 47% à 2,83 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires a lui progressé l'an dernier de 18,9% à 74,03 milliards d'euros, établissant là aussi de nouveaux records pour le groupe français.
Des résultats qui vont se traduire concrètement pour les salariés, a expliqué le président du groupe, sur Franceinfo ce mardi matin "Nous allons verser, au titre des résultats de 2018, une prime de performance et d'intéressement de 3 810 euros, qui se compare à 2.660 l'année dernière, donc un accroissement de 43%". Cette prime concernera tous les salariés en France qui ont "un salaire inférieur ou égal à deux SMIC", a-t-il précisé. A noter que le groupe a vendu l'an dernier 3,88 millions de véhicules, en hausse de 6,8% par rapport à 2017.
"Un juste retour" pour la CFDT, "inégalitaire" pour la CGT
Pour Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale de la CFDT "c’est 3500 euros net minimum vont faire du bien au pouvoir d’achat des salariés du Groupe. Ce n’est qu’un juste retour de tous les efforts consentis ces dernières années. La CFDT est fière d’avoir négocié et signé des accords d’intéressement et participation gagnant/gagnant !" La CGT aurait souhaité "moins de prime et plus de salaire !" Elle dénonce "un accord injuste et inégalitaire" car "les intérimaires en sont exclus alors qu’ils ont participé comme les CDI aux milliards de bénéfices".
L'interview de Jean-Yves Charron, élu CFDT au Cse de PSA La Janais - Recueillie par Catherine Carlier et Lionel Bonis
La prime "Gilets Jaunes" comprise dans cette prime de performance
PSA verse depuis plusieurs années à une partie de ces employés une telle contribution à la performance. Mais beaucoup d'entreprises ont aussi versé des primes exceptionnelles ces derniers mois, suite à un appel en ce sens en décembre du président Emmanuel Macron afin d'améliorer le pouvoir d'achat dans le contexte de la crise des gilets jaunes. La CFDT indique que "La prime Macron noyée dans cette enveloppe représente pour les bénéficiaires une somme de 400 à 600 euros suivant le niveau de salaire". Pour le syndicat, cette prime "a suscité beaucoup d’attente et au regard des résultats du Groupe, nous aurions pu espérer un niveau supérieur !" Pour la CGT également "La prime d’intéressement aurait dû être supérieure", elle regrette elle aussi que la direction ait "financé la prime gilet jaune en piochant dans la prime d’intéressement."