Un palier supplémentaire a été atteint au CHU Pontchaillou de Rennes (35) où le niveau 3 du plan "hôpital en tension" a été activé. Au total, 22 lits supplémentaires ont été mis à disposition.
En novembre dernier, le plan "hôpital en tension" était déclenché, à son niveau 2, permettant l'ouverture de lits supplémentaires. Depuis ce lundi, il a atteint son niveau maximal, niveau 3, permettant l'obtention de 22 lits supplémentaires et l'ouverture d'une Unité de post-accueil provisoire (UPAP). Il s'agit d'une "unité, dans des locaux dédiés, équipés en moyens et en ressources pour les patients post-urgences", précise-t-on au CHU Pontchaillou.
En effet, l'activité aux urgences est particulièrement élevée, résultat de la conjugaison de deux facteurs : un afflux de patients non expliqué, depuis novembre, et un flux supplémentaire lié à l'épidémie de grippe. Entre vendredi 30 décembre et lundi 2 janvier, les urgences sont passés de 135 passages quotidiens à 164.
Structures d'aval
"Certains patients admis aux urgences occupent des lits car les structures d'aval qui devraient les prendre en charge ne les accueillent pas", étant elles-mêmes saturées, précise Pierrick Jaglin, directeur des soins au CHU de Rennes.
Selon les syndicats, cet engorgement est dû à la fermeture de lits au sein-même des hôpitaux. "On ferme de plus en plus de lits de médecine au profit soit des restructurations et de fermetures sèches de lit, soit pour favoriser l'ambulatoire, remarque Yves Morice, de Sud Santé Sociaux. Donc tous ces lits de médecine, qui servaient à désengorger les urgences, et qui étaient le débouché normal des patients âgés et polypathologiques, n'existent plus ou de moins en moins. Ce sont ces patients, auparavant hospitalisés qui engorgent les urgences".
Pour M. Jaglin, il est donc également nécessaire d'agir en amont des admissions au CHU, pour limiter les entrées. "Il faut faire en sorte que les patients qui arrivent aux urgences arrivent de manière pertinente. On sait qu'il y a un certain nombre d'arrivées qui ne le nécessitent pas", conclut-il.