2017 restera dans les mémoires comme une renversante année d'élections, avec une présidentielle et des législatives peu banales qui ont chamboulé le jeu politique. Au final plus macroniste et moins lepeniste que le reste de la France, la Bretagne se distingue aussi par ses acteurs politiques.
Avant qu’Emmanuel Macron ne devienne à 39 ans le plus jeune président de la République de l’histoire de France, le mouvement « En Marche » de l’ex-ministre de l’économie, avait pris corps en Bretagne dès le printemps 2016. Rennes faisait partie des 40 villes françaises où les premiers militants s'en allaient sonder la France en porte à porte.
En novembre 2016, le mouvement d'Emmanuel Macron regroupait 5000 adhérents en Bretagne. Richard Ferrand, le député PS du Finistère et rapporteur général de la loi Macron en 2015, est secrétaire général d'En marche! depuis octobre 2016.
À Rennes, pendant le second tour des primaires de la droite et du centre, En Marche 35 tenait une réunion publique. Une centaine de militants et correspondants locaux se retrouvaient tous ensemble pour la première fois pour préparer la campagne présidentielle. Ils livraient leurs motivations à notre équipe de reportage :
L'élection présidentielle en Bretagne
En Janvier 2017, c'est une drôle de campagne qui commence. François Fillon entre dans la tourmente, la campagne de Benoît Hamon ne prend pas. Dés lors le macronisme fédère l'envie d'alternance au centre droit et à gauche. Le mouvement se veut libéral et pro-européen sur le plan économique, progressiste sur les questions de société, il a tout pour capter un électorat breton plutôt modéré et compte déjà de nombreux soutiens à gauche comme la députée des Côtes d'Armor Corinne Erhel ou le député de Ploërmel Paul Molac.Et le candidat Emmanuel Macron a tout, lui, pour attirer des élus PS déçus par le candidat socialiste officiel. Un mois avant le premier tour, Jean-Yves Le Drian prend le train En Marche. Benoit Hamon dénonce une trahison, Isabelle Thomas est amèrement déçue.
19,1% au premier tour
Comme Jean-Yves Le Drian, la Bretagne va se révéler fortement macroniste, dès le premier tour, en donnant à Emmanuel Macron 19,1% des voix.La particularité de la Bretagne c'est que Jean-Luc Mélenchon y arrive en deuxième position juste devant François Fillon du moins dans trois des quatre départements bretons. Viennent ensuite Marine Le Pen et Benoît Hamon.
75% au deuxième tour
Au second tour Emmanuel Macron se trouve face à Marine Le Pen et les électeurs confirment la Bretagne comme étant une nouvelle place forte de la Macronie. Avec 75 % des voix, Macron fait en Bretagne 10 points de plus que la moyenne nationale. À l'inverse, Marine Le Pen fait 10 point de moins.Le politologue Thomas Frinault, nous donnait son analyse des résultats au lendemain du second tour :
Corinne Erhel décède
Mais entre les deux tours un drame se produit. La députée des Côtes-d'Armor Corinne Erhel, qui faisait partie des premiers politiques de gauche à avoir rejoint Emmanuel Macron, décéde. deux jours avant le second tour, le vendredi 5 mai elle succombe aux suites d'un malaise cardiaque alors qu'elle prenait la parole dans un meeting pour le candidat d'En Marche! Elle ne verra pas sa victoire.
Des Bretons dans le premier gouvernement
Une dizaine de jours après sa victoire, Emmanuel Macron nomme son premier ministre Edouard Philippe et quatre Bretons figurent dans son premier gouvernement : Jean-Yves Le Drian, Richard Ferrand, Annick Girardin et Nicolas Hulot.
Les élections législatives en Bretagne
Préparatifs des candidatures
Avec les législatives, certains à droite espèrent un rééquilibrage. Mais ni l'affaire des mutuelles de Bretagne qui vise Richard Ferrand, ni le parachutage raté à Rennes de Gaspard Gantzer, ne gripperont le rouleau compresseur LREM. Richard Ferrand ne sera plus au gouvernement Edouard Philippe II et l'ex conseiller communication de François Hollande retournera à Paris. Mais dans les rangs LREM quelques dissensions internes transparaissent au grand jour. En marge !
Le scrutin
C'est un raz de marée! Sur un air de dégagisme, 24 des 27 circonscriptions bretonnes sont repeintes aux couleurs d'En Marche durant ces législatives. Paul Molac passe même au premier tour.
Au second tour le LREM confirme son ascendant dans presque toutes les circonscriptions. D'anciens élus sont déchus et de nouveaux visages de la société civile sont promus ! À Quimper par exemple, c'est une kiné LREM, Annaig Le Meur, qui fait chuter l'ex garde des sceaux PS, Jean Jacques Urvoas, comme un symbole de la déroute du pouvoir socialiste sortant.
À Saint-Malo, Fougères et Loudéac, la droite bretonne parvient à sauver trois sièges de la vague En Marche.