Une maladie inconnue touche les saumons sauvages de retour dans les rivières bretonnes au moment du printemps. Des poissons atteints d'ulcérations sur la tête, sur les nageoires et qui finissent par mourir deux semaines après les premiers symptômes. Un phénomène qui commence à sévir dans plusieurs cours d'eau de la région.
Comme beaucoup de pêcheurs de rivière en Bretagne, Serge Nicolas est un pêcheur inquiet. Car depuis début avril, ici à Saint-Inifer (Morbihan) dans les eaux transparentes du Scorff, célèbres pour leur richesse en saumons sauvages, une maladie inconnue contamine les précieux salmonidés quand ils reviennent en eau douce après deux années passées en mer. Sur son téléphone portable, il a conservé des photos d'un saumon péché dans cette zone.
C'est un saumon que j'ai pris au mois d'avril qui visiblement commence à avoir des petites tâches anormales sur le nez et un peu aussi sur la nageoire caudale.
Serge Nicolas Vice-Pdt Association de Pêche Plouay
Quinze jours plus tard, même scénario pour Serge Nicolas. Et les cas déclarés par d'autre pêcheurs du Scorff se multiplient au sujet de poissons malades ou morts. A chaque fois, des lésions sur la tête et la queue puis sur le corps qui mènent 15 jours plus tard à la mort des poissons sauvages. Une maladie dont l'origine reste pour l'instant un mystère. "On craint une propagation de la maladie sur tout l'ensemble des poissons de la rivière. Cela peut devenir un véritable fléau dans les années à venir" se désole t-il.
Plus inquiétant encore, le phénomène commence à toucher d'autres rivières bretonnes. En plus des cas constatés dans le Scorff, le Blavet dans le Morbihan, le Trieux et le Léguer dans les Côtes-d'Armor sont aussi atteints.
La maladie s'attaque aux saumons de printemps considérés comme les plus rares par les pêcheurs et les scientifiques. A Pont-Scorff (Morbihan), où se situe une station de contrôle des migrations de saumons, on sait à quel point ils sont précieux dans la nature.
Les saumons de printemps sont d'une haute valeur car il sont génétiquement différents. Dans leur descendance, ils vont donner des poissons de grand séjour marin, qui sont plus gros et il n'y en a pas beaucoup.
Nicolas Jeannot assistant-ingénieur Station de contrôle des migrations de saumons de Pont-Scorff
Reste que pour le moment, les spécialistes ignorent encore l'origine de la maladie. : Pollution, début de printemps glacial, stress, les hypothèses sont nombreuses. Des prélèvements de poissons vont avoir lieu prochainement pour en savoir davantage sur cette étrange affection.