La juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Rennes, spécialisée dans le grand banditisme et les réseaux de trafiquants, a condamné ce mercredi 30 mai 19 personnes impliquées dans un trafic de cannabis et de cocaïne qui alimentait la Bretagne.
Les peines s'échelonnent de quelques mois de prison avec sursis, pour les petits revendeurs de rue, à quatre et cinq ans de prison ferme, pour les "chefs de secteur", qui organisaient le trafic localement à Saint-Brieuc (22), Lorient (56), Rennes (35) et Quimper (29).
6 ans pour la tête de réseau
La tête du réseau, un homme de 33 ans originaire de Dreux, écope de 6 ans de prison ferme. Karim Chaib, le chef d'orchestre interpellé à Guidel en décembre 2016, se présente comme "un revendeur de voitures" et s'est régulièrement retranché derrière son "droit au silence" lors de l'audience qui a duré une semaine. Il ne nie pas sa participation au trafic de stupéfiants qui visait à alimenter la Bretagne en cannabis et cocaïne entre 2015 et 2016, mais minimise considérablement les faits. Si on lui prête le rôle de chef du réseau, lui, admet simplement avoir été l'éxécutant d'un trafiquant plus haut placé.Écoutes téléphoniques
Pourtant, en 2016, les enquêteurs réussissent à décoder les téléphones cryptés utilisés par les trafiquants. Ils peuvent alors réaliser des écoutes téléphoniques exceptionnelles. Se croyant protégés par le cryptage, les trafiquants parlent des transports et de la marchandise sans prendre de précaution. Le rôle de donneur d'ordre de Karim Chaib "y apparaît clairement", selon le parquet.Ces écoutes téléphoniques sans filtre ont permis l'interpellation d'une trentaine de personnes, impliquées à divers degrés dans le réseau. Une seconde partie du dossier sera jugée dans les semaines à venir.