Depuis un mois, l'entreprise Oxymax basée à Sizun, dans le Finistère, développe et produit des crochets en métal qui évite les contacts. La petite pièce en inox ou en cuivre est un intermédiaire entre une surface (poignée de porte, interrupteur...) et les doigts.
La crise sanitaire est synonyme de ralentissement de l'économie mais aussi d'inventivité et d'adaptabilité pour certaines entreprises.
C'est le cas de la société Oxymax, spécialisée dans la découpe de pièces métalliques, qui vend depuis deux semaines des crochets en métal afin de limiter les contacts entre les doigts et les surfaces.
Plus habitués à découper au laser des pièces de réparation pour les navires ou des morceaux de poutres métalliques, les employés de cette PME finistérienne ont vu leur produit fini changer de forme et surtout de taille. Car ce petit intermédiaire entre l'utilisateur et les surfaces comme les interrupteurs, poignées de porte, robinets ou terminaux de paiement, tient évidemment dans la main.
Une idée venue d'ailleurs mais améliorée dans le Finistère
"En l'espace d'une même journée, deux personnes m'ont parlé de ce type de produit, déjà commercialisé en Chine. C'est ingénieux et ça permet de gagner en sérénité dans les gestes du quotidien", explique Hervé le Gall, le directeur de l'entreprise.
L'idée pour l'entrepreneur est de perfectionner le modèle en forme d'anneau déjà existant sur le marché. "Ce qui était proposé sur le marché avant notre crochet anti-virus, c'est un anneau pourvu d'une tige dans lequel l'utilisateur glisse son doigt pour ensuite actionner une poignée ou appuyer sur des touches. Le problème est que ce modèle en forme d'anneau cisaille les doigts."
Nous avons donc travaillé une semaine et produit 5 prototypes pour arriver à un modèle plus ergonomique et plus confortable à l'utilisation.
"En une dizaine de jours la chaîne de production était prête à fabriquer ce nouvel outil"
Au total, de la réflexion à la distribution en passant par la fabrication, le crochet anti-virus occupe une douzaine de salariés.Et l'entreprise ne craint pas de manquer de matière première. "Par chance, nous avions passé commande et été livré de nos matières premières, fin mars-début avril, ce qui nous a permis de pouvoir démarrer la production du crochet dans la foulée de sa conception, explique le dirigeant d'Oxymax. En une dizaine de jours, la chaîne de production était prête à fabriquer ce nouvel outil."
Deux matières sont proposées à deux prix différents : l'inox à 4€ et le cuivre à 10€. "L'inox nécessite un nettoyage régulier. Quant au cuivre, il a la propriété d'être antivirus, antibactérien et ne nécessite pas de nettoyage ni de désinfectant", précise Hervé Le Gall.
Un marché encore récent mais en expansion
"Le but était de participer à l'effort sanitaire mais aussi de ne pas perdre d'argent en continuant notre activité. On est à 70-80% de notre activité."
Des entreprises, des particuliers, des comités hygiène et sécurité (CSE) ou même des institutions comme des hôtels de police ou des banques ont déjà passé commande auprès de la société finistérienne. "En deux semaines de production, nous avons livré 4 000 pièces et à la fin de la semaine prochaine, 8 000 pièces auront été livrées", précise Hervé le Gall.
Selon l'entrepreneur, ce crochet n'a pas vocation à remplacer l'activité de l'entreprise "mais on peut montrer que l'entreprise fonctionne et que nous sommes là, capables de fabriquer des pièces dans un délai très court."
Des groupements de pharmacies et des grandes surfaces locales ont été contactées par la PME pour vendre et distribuer à une plus grande échelle ce crochet anti-virus. En attendant, le crochet est disponible sur le site de l'entreprise.