Le "symptôme" au cœur du déconfinement sanitaire : tester, rechercher, isoler

Avec le déconfinement va démarrer une nouvelle forme de lutte contre le Covid 19 : d'abord un dépistage renforcé, sur prescription uniquement, puis la recherche et le dépistage des cas-contacts, et enfin un isolement ciblé des personnes détectées, dites à risques. Mot clé : "symptôme"  

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Lors d'une visio-conférence ce vendredi 8 mai, la préfète de la région Bretagne Michèle Kirry a présenté à la presse les nouvelles étapes de lutte contre l'épidémie de coronavirus. Le déconfinement sanitaire, qui démarre ce lundi 11 mai, va s'accompagner d'un "renforcement marqué du dépistage des personnes symptomatiques, condition "sine qua non" d'un déconfinement maîtrisé et sous surveillance".
 

Région verte


La préfète de Région est accompagnée de Stéphane Mulliez, directeur général de l’Agence régionale de santé et de Claudine Quéric, directrice de la Caisse primaire d’assurance maladie d’Ille-et-Vilaine. Et c'est Stéphane Mulliez qui commence par rappeler un contexte breton encourageant. "Avec peu de pression épidémiologique en Bretagne, la région est logiquement au vert. C'est positif."

"Au 7 mai, 2% seulement des personnes se présentant aux urgences présentent des symptômes Covid, et les patients malades du coronovirus placés en réanimations représentent 26% de la totalité des réanimés"
explique Stéphane Mulliez. Des chiffres qui placent la Bretagne bien en-deça des seuils critiques.

A cela s'ajoute l'objectif atteint d'une capacité de 3 000 à 3 700 dépistages par jour. "Nos capacités de diagnostic élargi reposent sur une large participation des laboratoires des hôpitaux publics, des labos privés, et des laboratoires vétérinaires" explique t-il.
 

Dépistage renforcé


Pourquoi ces chiffres : 3 000 à 3 700 dépistages par jour? C'est la mesure donnée à la Bretagne, sur la base des données de Santé Publique France. Avec le déconfinement, et la montée en puissance du dépistage, l'organisme de santé prévoit la détection de 1 000 à 3 000 nouveaux cas par semaine en France, multiplié par une vingtaine de "cas-contacts", soit la nécessité de se doter d'une force nationale de dépistage de 500 000 personnes par semaine, 700 000 pour avoir une marge de manoeuvre. 

Ramenés à la Bretagne, les chiffres sont estimés à 80 à 150 nouveaux cas positifs par jour, multipliés par 20 cas-contacts à dépister également, on arrive à cette moyenne de 3 000 à 3 700 tests par jour.
 

 

Sur prescription uniquement


Michèle Kirry insiste sur la non-systémisation de ces tests. "Ces dépistages ne seront réalisés que sur prescription médicale du médecin de famille, ou par la CPAM pour les cas-contacts. Il ne saurait y avoir de tests dits "de confort", ou par exemple des tests réalisés sur l'exigence de dépistage de la part d'un employeur".
 

Pour être dépisté, il faut avoir des symptômes, et c'est au médecin d'en juger.


Et de rappeler la procédure. S'il y a des symptômes, d'abord appeler son médecin traitant, ou directement le 15 si les symptômes sont plus graves. Le médecin prescrit alors un dépistage, la personne est invitée à se confiner chez soi, puis démarre la recherche des personnes contacts.
 

Les cas-contacts


Les autorités estiment à une vingtaine le nombre de personnes possiblement contaminées par un premier cas détecté. C'est le médecin ou la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) qui "mène l'enquête".

De lui-même, et sur la base du volontariat, le patient va indiquer ses proches, et toutes les personnes avec lesquelles il a pu entrer en contact depuis l'apparition des symptômes. Ces personnes-contacts sont ensuite elles-même contactées par la CPAM, et invitées elles aussi à se faire dépister.

"Nous mettons en place une application dédiée dès le 11 mai" explique Claudine Quéric, directrice de la CPAM 35. "Il s'agit là de briser tout de suite la chaîne de contamination. Ces personnes-contacts deviennent de fait des cas à risque". Comprendre "à risque d'être contaminé, et surtout d'être contaminant", le déterminant "risque" ne tient pas compte de l'âge, ou d'autres facteurs de comorbidité. 

Dans l'exemple d'un homme, marié, et père de deux enfants : l'homme présente des symptômes, son médecin lui prescrit un test. S'il est positif, son épouse est testée, leurs enfants sont testés. Leur famille proche est testée s'ils ont été en contact. Les collègues sont testés, là aussi s'il y a eu contact. Les camarades de classe des enfants sont testés, et ainsi de suite. Oui, ça monte vite.  
 

L'isolement


Il faut bien l'admettre, le mot fait peur... Ce n'est en fait rien d'autre qu'un retour en confinement, et cela uniquement si l'on est testé positif. "Le patient détecté positif sera préférablement confiné en quatorzaine chez lui, et surveillé à distance. En cas de dégradation de son état, il est immédiatement hospitalisé." explique Michèle Kirry.

Dans l'exemple au dessus de la famille testée positive, le confinement de toute la famille ensemble est bien entendu possible, à son domicile, et sous surveillance sanitaire. Cependant, si une seule personne est positive, ou si le confinement chez soi pose un problème, pour quelle que raison que ce soit : exigüité, famille nombreuse, présence de soignant dans la famille; alors cette personne peut, et uniquement si elle le désire, être confinée ailleurs que chez soi.

"Nous prenons entièrement en charge le confinement d'un patient isolé, à l'hôtel, en gîte, en centre vacances... détaille la préfète Michèle Kirry. Nous avons mis en place une "cellule territoriale d'appui", recensant les disponibilités d'hébergement, en collaboration avec les maires. Ces dispositions incluent un logement, des repas, un service de nettoyage, et le cas échéant un accompagnement social". 

 

C'est une chaîne logistique importante, mais nous suivons le déconfinement au plus près - Michèle Kirry


Prise en charge


"Toute personne détectée positive dispose immédiatement d'un arrêt de de travail" précise Claudine Quéric, directrice de la CPAM 35. "L'arrêt de travail est directement délivré par nos services, sans avoir à repasser par la case médecin."

Quand on pose la question de la confidentialité des enquêtes pour rechercher les cas-contacts, Michèle Kirry souhaite conclure. "La recherche des personnes-contacts se fera uniquement sur la base du volontariat. Mais rappelons-nous que nous somme là devant un impératif de santé publique. La vaccination par exemple, n'est pas un choix, il existe aussi des maladies dont la déclaration est obligatoire. Les médecins et les personnels de la CPAM sont des professionnels compétents, les données sont sécurisées, il faut partir sur un principe de confiance."

 
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