8 Août 1654. Sur les réseaux sociaux de l'époque, l'information se répand comme une traînée de poudre. A Nantes, un prisonnier alerte s'est échappé du château. Et à priori, ce n'est pas n'importe qui, mais le cardinal de Retz, opposant de Mazarin. On va en faire une chanson, le tube de l'été !
Et la chanson qui raconte donc l'histoire de l'évasion rocambolesque va traverser les océans, les siècles. Au Québec, en France, les adaptations se succèdent. Parmi les interprètes les plus connus des "Prisons", Aristide Bruant, Edith Piaf, Claude Besson ou Nolwen Leroy.
Mais la chanson va surtout marquer la carrière des Tri Yann, C'est avec leur version très acadienne qu'ils accèdent d'abord à la notoriété en 1972. Et puis les Nantais vont aussi y revenir par la bande, 18 ans plus tard, pour évoquer le fait divers le plus hallucinant des années 80 dans la cité des Ducs. Le 19 décembre 1985, alors que s'ouvre son procès, Georges Courtois, modeste braqueur de banque, prend la Cour d'assise en otage avec quelques complices.
Les malfaiteurs seront arrêtés au bout de 36 heures et Courtois retournera derrière les barreaux. De cette incroyable histoire, les Tri Yann vont écrire une nouvelle chanson, une gwerz, une complainte, comme un écho à la version originelle : "Dans la prison de Nantes, y'avait un prisonnier… Il a tenté sa chance, ne l'auriez-vous tentée ? "