Du jamais vu sur un Vendée Globe : un village fermé qui accueille habituellement 2,25 millions de spectateurs et l'absence de public le long des quais pour encourager les skippers le jour du départ. Réactions et impressions de deux anciens vainqueurs : Le professeur et Le Chacal.
En 2016 ce sont près de 350 000 personnes qui s'étaient massées le long du chenal des Sables d'Olonne pour assister au départ du Vendée Globe, et pas moins de 2,25 millions de visiteurs s'étaient rendus au village pendant les deux semaines précédant la course. Pour ce départ le dimanche 8 novembre il n'en sera rien. Le village a fermé ses portes prématurément et le départ se fera à huis clos.
Pour Armel Le Cléac'h, surnommé Le Chacal pour sa ténacité légendaire dans le monde de la course au large, et vainqueur de la dernière édition 2016/20017, "le public vous fait prendre la dimension de ce que vous allez faire. C'est une charge émotionnelle".
La Fête est gâchée mais pas la course
C'est certain, la remontée du chenal ne sera pas la même pour les 33 skippers qui vont prendre le départ ce dimanche.
"La sortie du chenal c'est une forte émotion, vous échangez avec le public, c'est là que vous mesurez la portée de ce que vous allez faire" raconte Michel Desjoyeaux. Le double vainqueur des éditions 2000/2001 et 2008/2009 évoque également les jours qui précèdent, avec les sponsors, les médias. Mais les spectateurs font office de révélateur, "ils donnent du relief et du coup, ça prend des proportions plus grandes".
Passer de plus de 300 000 personnes à rien, c'est triste. Un village vide et pas grand monde sur les quais pour vous encourager, ce sera très particulier.
"On est tourné vers le public, tu es là pour eux, tu lèves les bras, mais tu n'es pas forcément toujours avec eux, je pense surtout à mon deuxième départ" temporise Michel Desjoyeaux, évoquant son départ en novembre 2008.
Le chenal peut même prend le dessus, "certains skippers se font prendre par l'émotion" raconte Armel Le Cléac'h. Mais quelques heures après, l'émotion passe, pour quelques 60 à 70 jours de course. Là encore, " savoir qu'il y a autant de spectateurs, ça rebooste, surtout dans les moments difficiles, ça remonte le moral, ça nous fait tenir de savoir qu'autant de gens nous suivent".
La santé de nos concitoyens avant tout
Mais pour Michel Desjoyeaux, aujourd'hui le plus important ce n'est pas le spectacle, le sport ou le show. Mais la santé de nos concitoyens. Pour lui, cette interdiction est nécessaire et logique. C'est une décision de bon sens.
Et puis il y a le retour, synonyme de grande communion avec le public.
Pas de public mais un direct
Pour ne pas rater le départ il reste le direct de France Télévision dimanche 8 novembre à 12H55 depuis les Sables D'Olonne, où les équipes vous feront vivre la remontée du chenal par les 33 skippers inscrits pour cette édition relevée.