Raymond et Noël Pouliquen estiment avoir été intoxiqués par des pesticides lorsqu'ils travaillaient à Triskalia sur le site de Glomel (22). Ils se battent pour obtenir réparation et la reconnaissance de maladie professionnelle de la part de la Mutualité Sociale Agricole. 

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Le combat judiciaire entre le géant breton de l'agro-alimentaire Triskalia et ses anciens salariés se poursuit. Après entre autres les cas médiatiques de Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, gravement intoxiqués en 2009 par des pesticides dans l'usine d'aliment de Plouisy (Côtes d'Armor) et qui se battent depuis 6 ans pour demander réparation, Raymond et Noël Pouliquen nous livrent leur témoignage. 

Le père et le fils ont respectivement travaillé durant 21 et 19 ans à Triskalia, notamment sur le site de Glomel en Côtes d'Armor (voir encadré), au contact de produits phytosanitaires néfastes pour la santé. Depuis, ils souffrent de maladies graves. Ils tentent d'obtenir réparation.

Noël Pouliquen, votre père Raymond souffre d'une leucémie qu'il estime avoir contractée en travaillant à Triskalia au contact des produits phytosanitaires. De quelle maladie souffrez-vous ?

Intervenant : Noël Pouliquen (49 ans), ancien salarié de Triskalia



Quelles étaient vos conditions de travail à Triskalia sur le site de Glomel ?

Intervenant : Noël Pouliquen (49 ans), ancien salarié de Triskalia


Étiez-vous au courant des dangers auxquels vous étiez exposés durant vos années passées dans cette coopérative agro-alimentaire ?

Intervenant : Noël Pouliquen (49 ans), ancien salarié de Triskalia


Raymond Pouliquen, que demandez-vous aujourd'hui ?

Raymond (69 ans) ancien salarié de Triskalia sur le site de Gromel (Côtes d'Armor)

Raymond et Noël Pouliquen demandent également une enquête sanitaire sur Triskalia, une enquête sur la filière de destruction des EPPV (Emballages Produits Phytosanitaires Vides), de la collecte à la destruction des déchets ultimes des emballages ainsi qu'une application de la réglementation concernant les fiches d'exposition individuelle.

"Triskalia est particulièrement soucieux de la santé et la sécurité de ses salariés"

Face à ces accusations, Triskalia a répondu dans un communiqué être "touché par la situation humaine vécue par ces deux salariés de la même famille. Il apparaît toutefois nécessaire de rappeler que le site de Glomel est un entrepôt (34 salariés en CDI) qui reçoit, stocke et distribue divers produits de jardin et d’animalerie et des agrofournitures. Concernant les produits phytosanitaires, les salariés (équipés de vêtements de travail, de chaussures de sécurité et de gants), manipulent uniquement des produits emballés".

Le groupe coopératif agricole et alimentaire ajoute que le site de Glomel "est classé Seveso seuil haut, ce qui implique de nombreux contrôles, procédures et exercices pour la sécurité du personnel et l’environnement. De plus, tous les 3 ans, des formations à la prévention des risques professionnels sont organisées, par groupe de 8­10 personnes.Tous les nouveaux embauchés sont également formés dans le cadre de leur prise de poste (...) Triskalia est particulièrement soucieux de la santé et de la sécurité de ses salariés pour l’ensemble de ses activités". 

Un nombre élevé de décès et de maladies sur le site Triskalia de Glomel
Sur dix salariés principalement affectés au stockage des produits phytosanitaires, dont neuf présents en 1992 à Glomel, cinq sont décédés de maladie avant d’atteindre 70 ans (dont 4 d’un cancer), quatre gravement malades d’une pathologie cancéreuse et un atteint de saignements de nez chroniques.

Le site Triskalia de Glomel est l'un des multiples sites de l'entreprise disséminés sur le territoire breton. Sur une surface de 120 709 m², transitent des produits d’agrofournitures et de jardineries (phyto, semences, clôtures…), stockés à l’intérieur ou l’extérieur du bâtiment.

Une de ses activités est de centraliser la collecte des EPPV (Emballages Produits Phytosanitaires Vides) en Bretagne et de les diriger vers des filières de destruction.
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