INNOVATION. Pour économiser la ressource en eau, des chiens renifleurs parviennent à détecter des fuites d'eau

La ressource en eau potable est l'un des enjeux majeurs des années à venir. On estime à 20% les fuites d'eau dans les réseaux en France. 1 litre sur 5 est perdu. Pour limiter ces fuites et surtout les repérer rapidement, des chiens renifleurs ont été formés.

On connaissait les chiens renifleurs de drogue. Certains chiens savent aussi détecter les tumeurs cancéreuses, les puces de lit. Et depuis peu, les fuites d’eau potable. Le chien apprend en fait à renifler le chlore, puis se couche à l'endroit de la fuite.

La technique est expérimentée depuis moins de 2 ans par de très rares experts comme Nathalie Delon venue à Pleine-Fougères depuis le sud de la France. Elle y mène une intervention avec sa chienne Kyrie.  

"Dans sa tête, elle va chercher son jouet, on lui a fait assimiler l’odeur de la fuite à l’odeur de son jouet. En fin de compte, elle ne part pas travailler, elle part pour pour chercher sa motivation" explique Nathalie Delon, dresseuse de chiens renifleurs de fuites.

Le syndicat des eaux distribue annuellement 3 200 000 000 litres d’eau potable dans 36 communes. 

A elle seule, Pleine-Fougères, qui compte 2000 habitants, déplore 600 000 litres de fuites sur le réseau chaque année. Les chiens vont aiguiller les travaux pour économiser une ressource de plus en plus précieuse.

La chasse aux fuites, un enjeu capital

"Si on n’a pas de grosses pluies pour alimenter nos réservoirs mi-novembre, on manque d'eau, on ferme les robinets.  Je peux vous dire que quand il faut aller chercher de l’eau à 200 km comme ça a été le cas dans certains moments où il a fallu jouer avec Paimpol à 250 km. Tous ces mécanismes c’est de l’argent", explique Jean-François Richeux, président du Syndicat des eaux de Beaufort.

Pour détecter les fuites, les techniciens de la compagnie des eaux écoutent le bruit de l’eau qui s’échappe. Une technique qui n’est pas toujours efficace. Les chiens vont optimiser leur travail.

"Une grosse fuite qui va être au-delà de 500 litres par heure, on est capable de la déceler très rapidement à l’écoute. Ce qui va nous intéresser c’est de chercher les fuites qui sont en dessous de 0,5 m3 donc moins de 500 litres par heure. Voire parfois, on arrive à moins de 200 litres", précise Sébastien Douce, responsable du secteur Eaux de Beaufort pour Véolia. 

Selon François Bourdeau, technicien cynophile, Nina, la toute première chienne renifleuse, a trouvé environ 90% des fuites qui lui étaient proposées. "Actuellement on arrive pour l’instant à détecter une profondeur de trois, quatre mètres" précise-t-il. La détection devient de plus en plus fine.

Nina est capable d'inspecter 5 kilomètres de réseaux par jour. 

La guerre au gâchis s’est trouvé un nouvel allié avec ces chiens. Une formation de techniciens cynophiles spécialisés est à l’étude.

 

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