L'association A10 Gratuite a envoyé un courrier à la Elisabeth Borne, ministre des transports, pour réclamer la gratuité des péages de l'A10 et de l'A11 pour les trajets domicile-travail, particulièrement nombreux depuis le début de la crise sanitaire.
En Centre-Val de Loire, nombreux sont les habitants de la région qui travaillent en Ile-de-France, et qui font le trajet en voiture chaque jour. Depuis plusieurs décennies, le tronçon Tours-Saint Arnoult est d'ailleurs la portion de l'A10 la plus empruntée : elle enregistre plus de 70 000 usagers au quotidien.
Le 30 mai, l'association A10 Gratuite a contacté la ministre des Transports, Elisabeth Borne, pour réclamer la gratuité des péages de Saint-Arnoult, le plus grand d'Europe, et d'Ablis (A11) pour les trajets domicile-travail.
Cette renvendication ne date pas d'hier, puisque de nombreux mouvements comme les Gilets Jaunes avaient déjà multiplié les actions et manifestation à Saint-Arnoult pour la même raison.
??? Péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines ce matin gratuité et liberté de circuler en France récupérons notre bien ! pic.twitter.com/Xmw9RfzFZE
— Jerome Rodrigues Officiel (@J_Rodrigues_Off) December 14, 2019
A l'heure du déconfinement, l'association A10 Gratuite met cependant en avant de nouveaux arguments, propres à la situation sanitaire.
Un contexte particulier
Une revendication d'autant plus à l'ordre du jour que, depuis le début de la crise sanitaire, les passages sur l'A10 et l'A11 pour des trajets domicile-travail ont considérablement augmenté.
En effet, la diminution de l'activité des services de transport public comme la SNCF ou Rémi a poussé les Centrais salariés en Ile-de-France à utiliser davantage la voiture pour se rendre au travail.
Les services de covoiturage ayant été également mis à l'arrêt, difficile pour ceux qui ont été obligés de reporter leurs déplacements vers les axes autoroutiers de rentabiliser leur trajet quotidien. "Durant le confinement, les salariés dont l’activité a été considérée comme essentielle ont effectué leurs trajets domicile-travail à des coûts très supérieurs à la normale. Cette situation va se prolonger", déplore Jean-Claude Lagron, Président de l'association A10 Gratuite.
Depuis le déconfinement, beaucoup de salariés de la région parisienne peinent à emprunter les transports en commun, soit par manque d'offre, soit pour éviter la propagation de l'épidémie dans des lieux fréquentés. Depuis la mi-mars, les coûts autoroutiers supplémentaires commencent donc à peser lourd.
Dans son courrier adressé à la Ministre des Transports, l'association A10 Gratuite demande la gratuité des péages au moins jusqu'à ce que la situation sanitaire s'améliore.
Si la gratuité des autoroutes est une question qui s'est posée bien avant l'épidémie de Covid-19, c'est avant tout parce qu'en 1955, le principe du péage était temporaire et supposé financer la création du réseau autoroutier français. Finalement entretenu à plus de 75 % par des concessionnaires privées, ce dernier est toujours payant pour les usagers.
A l'heure où les trajets domicile-travaillent reviennent plus cher qu'à la normale, Jean-Claude Lagron appelle à un élan de solidarité nationale : "Les sociétés autoroutières bénéficient d’une délégation de service public ultra protectrice. Nous considérons qu’à ce titre, elles doivent être mises en demeure de participer significativement à l’effort national inhérent à la crise actuelle".
Une demande particulière en temps de crise sanitaire pour une autoroute qui avait été témoin de nombreuses opérations de solidarité durant le confinement.