Malgré la catastrophe économique engendrée par le covid-19, certains secteurs, en particulier dans l'artisanat, donnent des signes de guérison, voire d'améliorations plus ou moins notable.
Malgré les effets dévastateurs de la pandémie de covid-19 sur l'économie, certains secteurs s'en sortent mieux que d'autres. Ce 6 juillet, l'Institut supérieur des métiers (ISM) dévoile même que la création d'emplois dans les métiers de l'artisanat est repartie à la hausse, après une année 2020 difficile. Dans la région, les emplois salariés ont ainsi mieux résisté dans l’artisanat (+1 % par rapport à 2019) que dans l’ensemble du secteur privé (-1,5%). Bonne surprise également du côté des indépendants: l’année a été marquée par une augmentation des créations d’entreprises (+7 % par rapport à 2019).
Le BTP et l'alimentation en pointe
"Au deuxième trimestre, avec le premier confinement, tout le monde s'est arrêté, avec un impact plus fort dans l'artisanat commercial, mais aux troisième et quatrième trimestres, l'activité redevient normale voire repart à la hausse", constate Catherine Elie, directrice de l'ISM. Plus précisément, c'est dans le BTP (+1,7% d’emplois par rapport à 2019, 470 emplois créés) et dans l'alimentation (+2%) que cette embellie est la plus notable. Dans le cas du BTP, le coup d'arrêt des deux confinements et une pénurie de matières premières qui a fortement pénalisé les grands chantiers de construction, les travaux de rénovations ont repris de plus belle chez les particuliers à mesure que le télétravail s'est généralisé. Autre bonne surprise: en 2020, l’incertitude économique engendrée par la crise sanitaire n’a pas freiné la dynamique entrepreneuriale en Centre-Val de Loire. Les créations d’entreprises ont ainsi augmenté de 7 % sur l’ensemble de l’année.
Du côté des métiers de bouche, comme les boulangeries et les petites boucheries de proximité, elles ont aussi bénéficié de l'effet "télétravail" ainsi que d'un "élan de solidarité pour les petits commerçants", avance Catherine Elie. De façon générale, la "fin du règne des hypermarchés" et un attrait renouvelé pour "le produit local, la convivialité" qu'on trouve chez les petits artisans ont pesé lourd dans cette relance. Une relance d'autant plus surprenante que, dans les régions rurales, comme le Centre-Val de Loire ou sa voisine la Bourgogne-Franche-Comté, l'artisanat est à la peine depuis plusieurs années, et il était prévisible que cette nouvelle crise soit beaucoup plus dure à surmonter.
Pourtant, cette hausse est bien nationale, et semble devoir se maintenir si l'on en croit l'ISM. "On est positifs, mais il faut rester prudent", tempère néanmoins Catherine Elie, "notamment sur l'artisanat de fabrication et l'artisanat de service". En clair, les TPE (entreprises des moins de 20 salariés) artisanales sont encore très fragiles, tout comme les salons de coiffure, les entreprises de l'esthétique ou encore les fleuristes.