Procès Nordahl Lelandais : qui était Arthur Noyer, le caporal originaire de Bourges, tué en 2017 ?

Nordahl Lelandais comparaît à partir de ce lundi 3 mai devant la cour d'assises de Chambéry pour le meurtre en avril 2017 d'Arthur Noyer, alors âgé de 23 ans. Originaire de Bourges, le jeune caporal disparu est décrit comme un jeune homme aimant et joyeux par sa famille et ses amis.

"Il ne méritait pas ça, c'était un gentil garçon." C'est pleine d'émotion que Monique Maltet, la grand-mère maternelle d'Arthur Noyer, parlait de son petit fils, lors de ses obsèques le 7 septembre 2018, en la cathédrale de Bourges.

En avril 2017, âgé de seulement 23 ans, il avait croisé la route de Nordahl Lelandais à la sortie d'une discothèque de Chambéry, en Savoie. Celui-ci comparaît pendant dix jours, à partir de ce lundi 3 mai, devant la cour d'assises de Chambéry, pour le meurtre du jeune caporal.

Remarqué par sa hiérarchie

Originaire du Berry, Arthur Noyer avait trouvé sa voie depuis 2014 au sein du 13e bataillon des chasseurs alpins (BCA) de Barby, en Savoie, où il s'était facilement fait une place.

"Ses qualités de chef étaient avérées au sein de la compagnie", expliquait en conférence de presse le 22 décembre 2017 le capitaine Thibault, commandant de la 3e compagnie à laquelle appartenait Arthur Noyer. "Il a tout de suite su prendre en compte ses subordonnés et les commander avec beaucoup d'aisance et d'amitié."

"Il montrait beaucoup de dynamisme et de maturité", complétait le colonel Emmanuel Devigne, chef de corps du 13e BCA, qui le décrit comme "décidé", "optimiste", "qui aimait son métier de combattant et qui aimait la montagne". Une descriptioin qui était arrivée jusqu'aux oreilles du colonel Thomas Noizet, devenu chef de corps du 13e BCA à l'été 2018 :

Un de ses compagnons de chambrée me disait tout à l'heure : "Il impressionnait la compagnie, il irradiait."

Colonel Thomas Noizet, lors des obsèques d'Arthur Noyer le 7 septembre 2018

Son attitude lui a permis d'être remarqué par le capitaine Thibault, qui avait souhaité "le proposer pour qu’il accède au cursus semi-direct, qui lui aurait donné un statut de sous-officier". Cette demande a eu lieu quelques jours seulement avant la disparition d'Arthur Noyer.

"Il m'a tendu la main"

Ces valeurs, il les portait également dans le Cher, où il a passé toute son enfance. "Il avait toujours le sourire, et le mot pour faire rire", se souvient Quentin Dubeau. C'est à l'âge de 14 ans que le jeune homme fait la connaissance d'Arthur Noyer, alors âgé de 18 ans, sur les pentes du skatepark de Bourges. Et à l'époque, la différence d'âge pouvait freiner les liens humains. "Les grands ne se mêlaient pas forcément aux plus jeunes", affirme Quentin Dubeau.

Les grands, sauf Arthur Noyer. "Lui, il avait le dialogue facile. Il m'a tendu la main, et j'ai passé énormément d'après-midi avec lui à partager le skate." Une sorte de mentor pour Quentin Dubeau, alors que le jeune Arthur bénéficiait d'une petite notoriété dans le milieu du skate berruyer.

Si bien que le nouveau skatepark de Bourges porte, depuis son inauguration en décembre 2019, le nom du caporal. "Il avait toujours son skate avec lui, dans le coffre de la voiture", se souvenait sa mère Cécile Noyer lors de l'inauguration. "Il a commencé à 5-6 ans. J'étais allé leur [Arthur Noyer et son frère Quentin] acheter un skate d'occas' à la brocante à Trouy."

Depuis sa rencontre avec Arthur Noyer, Quentin Dubeau est devenu le porte-parole des skateurs de Bourges, au sein de l'association Berry'ing. Et si il continue de transmettre "cette grande image du skate, à base de partage et de convivialité", c'est un peu grâce au caporal disparu qui a "véhiculé ces valeurs". 

"Aimant... et tant aimé"

Dans un texte publié sur Facebook en février 2018, les parents d'Arthur Noyer se souvenaient de leur fils avec fierté : "Arthur était un jeune homme sincère, bienveillant, aimant... et tant aimé. Il avait lui, une véritable force de caractère". Un trait "qui semble vous faire défaut", ajoutaient-ils en s'adressant à "N.L.".

 "J'ai toujours vu Arthur gentil et joyeux, je ne l'ai jamais vu s'énerver", abonde de son côté Quentin Dubeau. "Un jeune homme, prévenant, courageux", ajoutait Cécile Noyer, sa mère, le 20 décembre, alors que la mort du jeune caporal venait d'être confirmée. 

Ce portrait, dessiné par ses proches, aura certainement contribué à la vague d'émotion ayant accompagné, dans toute la France, la disparition d'Arthur Noyer

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